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De escritura à écriture
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30 avril 2023

Bonsoir, J'ai écrit ce livre un peu par envie et

20201028_150349

Bonsoir,

J'ai écrit ce livre un peu par envie et désir... et il est à la hauteur de ce que je pensais. Un plaisir de l'avoir relu et j'espère que ce sera le cas de tous. Bonne lecture!

 

 

INOUï

 

1.

                Je suis arrivée à l’hôtel vers dix-neuf heures. La première chose que j’ai faite c’est prendre un bain parfumé et bien chaud. Heureusement, demain, je rentre à la maison. Home sweet home ! Je prends un bon quart-d’heure à délasser chaque millimètre de mon corps et c’est délicieux ! Je me sèche doucement. Un peu de crème douce, parfumée, onctueuse et hydratante sur mes jambes, sur mes bras et c’est tout aussi délicieux. Il n’y a pas de mal à se faire du bien !

                Je m’enveloppe dans ce merveilleux, moelleux et ample saut de bain et je me laisse tomber sur le couvre-lit en me trémoussant comme un grand chat fourbu. C’est… enjoy ! Je ne vais rien dîner. Le buffet de la journée finale du séminaire de trois jours a comblé cet appétit. Je me sens dérivé lentement vers l’ensommeillement. Les bruits s’estompent autour de moi, les choses perdent contenance alentour, mais un bruit persistant se coule insidieusement dans mes pavillons auditifs. Oh non ! La porte. Qui  et pourquoi ? Je me relève péniblement, l’âge est surtout une affaire d’endurance musculaire et celle-ci semble peut coopérant en ce moment-ci.  J’ouvre la porte. Nous sommes dans un hôtel respectable avec quelques étoiles au palmarès des hôtels respectables. Tant mieux. Sur le pas de la porte, un bras au-dessus de la tête se soutenant au chambranle de la porte, le corps détendu d’un homme, une petite quarantaine, d’après mon estimation, vêtu d’un pantalon de cuir suffisamment ajusté, mais pas trop et une chemise ouverte en partie sur un torse bien découplé et tenant sur l’autre épaule une vieille veste en cuir. Waouh ! Il a dû se tromper de chambre, mais merci pour l’erreur, il n’y aura pas de feuille de réclamation. Il me regarde bien en face, me sourit lentement, pose un regard discret sur mon corps emmitouflé.

 

-          Bonsoir… je crois que vous m’attendiez…

 

C’est alors que je me souviens que Denise, ma meilleure amie, m’a dit qu’elle allait me faire parvenir une surprise en chair et en os qui allait vraiment me faire du bien et me plaire. Je déglutis. Je hoche la tête affirmativement. Waouh ! C’est… bizarre ! Il me tend la main, je lui tends la mienne machinalement et il nous fait entrer dans la pièce. Je ne sais pas comment réagir et je ne sais pas non plus ce que Denise avait dans la tête. Je laisse l’initiative à cet homme séduisant en espérant que c’est bien ce qu’il convient de faire. Denise a tellement insisté… Il me sourit encore et dépose la veste sur une chaise. Ensuite, il va vers la petite table et ouvre une bouteille de champagne que j’ai reçu à la fin du séminaire, cadeau des organisateurs pour je ne sais plus qu’elle fête ou commémoration. Le bouchon fait un léger plop et je sursaute.

 

-          Nerveuse…

-          Oui…

 

Il me sourit encore et verse deux coupes de champagne. Il m’apporte l’une et m’enjoint à prendre une gorgée. Il me retire le verre, puis lentement défait le nœud du peignoir.

 

-          Hé…

-          Chuuuttt… Ce soir, c’est moi qui suis aux commandes… tu dois juste te laisser faire et jouir de ce moment… D’accord ?

-          Heu…

-          D’accord ?

-          Oui.

-          Bien.

 

Il me retire lentement le peignoir et je me sens rougir des pieds à la tête. Un demi-siècle au compteur n’est pas à mettre sous tous les yeux et il est tellement… tellement. Wouh ! Il pose ses lèvres sur mon épaule alors que le peignoir glisse doucement. Je rougis. C’est tendre. Mes seins se frottent un peu sur son large torse partiellement dénudé. Il pose un autre baiser sur l’autre épaule et je tressaille. Mes tétons se frottent contre le torse à nouveau. Je les sens se durcir. Mon sexe s’humidifie. J’approuve physiquement, je désapprouve mentalement. Je ne peux tout de même pas ou, si ? Il regarde mes seins, puis relève le visage et me sourit.

 

-          Magnifique… J’aime…

 

Le peignoir est à mes pieds, abandonné. Je fais de même entre ses mains agiles et chaudes. Il me fait asseoir sur un siège en face de la petite table. Il me regarde et doucement me repousse en arrière sur le dossier ample et légèrement incurvé vers l’arrière. Mes seins durcis pointent fièrement.

 

-          Ouvre les jambes pour moi… je veux te voir partout…

-          Mais…

-          Fais-le ! Juste fais-le… pour moi, mais surtout pour toi… c’est bon, je te le promets… Fais-le !

 

J’entrouvre un peu les jambes, le pouls exorbité. Oh bon sang ! C’est… chaud ! Il regarde le mouvement, puis se détourne pour prendre place sur le siège identique en face, de l’autre côté de la petite table. Il prend la coupe et boit une gorgée. Il se met à l’aise, déboutonne sa chemise et la retire lentement sans me quitter des yeux. Il dépose le verre. Waouh ! Chaud devant !

 

-          Bien ! Caresse-toi… je veux voir tes doigts te donner du plaisir, honorer ce sexe qui est déjà tout chaud, si trempé… n’est-ce pas ?

-          Je…

-          N’est-ce pas ?

-          Oui.

-          Bien ! Fais-le !

 

Il ne me quitte pas des yeux. Je déglutis. Mes jambes se resserrent un peu. Je ne peux tout de même pas, pas avec ce corps de… En une fraction de seconde, il est assis en face de moi et puis je le retrouve entre mes jambes, les entrouvrant pleinement avec ses genoux gainés de cuir souple et tiède. Il pose une main sur le dossier et se penche vers moi. Je me rejette un peu en arrière afin de prendre une certaine distance.

 

-          Non ! Ne bouge pas ! Je te veux proche, très proche, de plus en plus proche… tu es splendide et ton plaisir va être mon plaisir, mais pour cela, tu dois me laisser arriver à lui… et si tu as des doutes…

 

Il me prend une main réticente et la pose sur sa braguette. Je déglutis audiblement. Bigre ! Il est… en érection et… c’est une de belle taille ! Wouh ! Il fait si chaud tout à coup…

 

-          Tu sens… ma verge est prête pour toi… Je veux que ton vagin, ton corps tout entier le soit pour elle… Le veux-tu aussi fort que moi ?

 

Je hoche la tête.

 

-          Non ! Dis-le moi ! Je veux l’entendre distinctement…

 

Je racle ma gorge soudain asséchée.

 

-          Oui… oui… je veux aussi…

-          Quoi ? Que veux-tu exactement ?

-          Je veux être prête pour toi…

-          Pourquoi faire ?

-          L’amour…

-          L’amour ? Oui. C’est cela que je veux nous faire faire… Tu as ton mot de sécurité, si c’est trop dur pour toi… je stopperai à l’instant même que tu le prononceras…

-          Sécurité ?

 

Je le regarde les yeux ébahis ? Il faut un mot de sécurité ? Pourquoi ? Que pense-t-il me faire pour devoir en utiliser un ? Suis-je en danger ? L’homme se met à genoux devant moi et me prends les mains.

 

-          Hé ! Du calme ! Je ne ferai rien que tu n’aimeras pas faire… je te le promets… je suis juste là pour le plaisir, le tien d’abord et toujours. Je suis sain de corps et d’esprit, et toute à toi, si tu le désires, comme je désire que tu sois toute à moi. Tu es novice en ceci, je le comprends, mais… veux-tu ce soir me faire confiance pour me laisser les rennes?

 

Je le regarde. Il a un visage franc, il me regarde droit dans les yeux. Des yeux verts, d’une teinte magnifique. Un demi siècle au compteur devrait me donner une certaine assise, une certaine confiance en ma capacité d’évaluer gens et choses ? Sans doute, quoique… ces dernières trois années… je soupire doucement. Je prends le risque. On ne vit qu’une fois et puis… mourir de plaisir… ça peut se faire, non ? Je hoche la tête. Ah oui… dire les mots… il semble que cela soit important…

 

-          Oui. Je te fais confiance.

-          Merci. Le mot de sécurité est « inouï ». Tu le retiens et si quoique ce soit te déplaît, tu l’utilises…

-          D’accord… « inouï »… je… d’accord…

 

Il me sourit encore et se relève lentement. Il pose son regard sur mon corps, mes jambes ouvertes. Il les entrouvre plus encore, les placent commodément.

 

-          Bien pour toi ?

-          Oui.

-          Parfait ! Maintenant… caresses-toi… arrives jusqu’à l’excitation la plus forte, mais ne jouis pas… je te dirai quand tu pourras…

 

Il me pince les tétons. Sa voix est grave et me plaît infiniment. Il repince les pointes dures et je sens mon sexe s’humidifier encore plus.

 

-          Magnifiques…

 

Il se détourne et reprend sa place. Il reprend sa coupe et bois une gorgée. Je tâtonne sur mon sexe humide et me caresse lentement. Je le regarde passer sa main sur sa verge en érection, lentement. Il ne quitte pas des yeux mon vagin et je deviens audacieuse. Je pousse mes doigts dans mon sexe, les retirent, triture mon clitoris et le plaisir m’inonde.  Il se relève et viens devant moi.

 

-          Arrête, maintenant !

 

Je le regarde, indécise. Il prend mes mains et lèvent mes bras au-dessus de ma tête en me tenant les poignets d’une seule main. Il me regarde.

 

-          Tu es trempée… Tu as envie de jouir ?

-          Oui.

-          Pas encore. Bientôt…

 

Il me laisse les mains sur la tête. Il s’agenouille devant moi, me lance un regard sévère. Je reste comme cela, en attente. Je déglutis. Il pince mes tétons et une autre vague de plaisir balaie mon corps. Je frémis. Il me donne deux tapes sur les seins. Je pousse un gémissement. Il me sourit, me caresse les seins durcis, lourds, pince les pointes.

 

-          Hum… Tu as l’air d’aimer… Je vais te goûter, te savourer et tu ne jouiras pas… pas encore…

-          Oui…

-          Bien.

 

Il m’écarte les chairs à vif, trempées et me lèche doucement, méthodiquement. J’étouffe un gémissement. C’est bon, c’est chaud. Je ferme les yeux pour mieux sentir les caresses expertes. Il arrête de me lécher.

 

-          Ouvre les yeux. Je veux voir ton regard pendant que ma langue torture ton sexe, que ma bouche prend possession de ton désir…

 

J’ouvre les yeux. Il me regarde fixement. Je ne bouge pas, mais j’ai furieusement envie d’onduler des hanches pour laisser couler un peu de ma jouissance en attente. Il reprend sa caresse buccale, l’intensifiant, mordille ma vulve, mon clitoris. Un doigt, suivi de deux autres entre dans mon vagin et simule la pénétration d’une verge. L’orgasme est proche, si proche… Je gémis. Il retire les doigts. Ses lèvres m’embrassent, m’embrasent toute. Il ne me quitte pas des yeux. Lentement, il se relève. Je veux jouir.

 

-          Magnifique… tu es si proche de jouir, mais pas encore…

 

Il se penche sur moi, prend mes poignets et les tiens serrés pendant qu’il m’embrasse sur les lèvres fortement. Je sens le goût de mon sexe sur sa langue et je trouve cela étrange. Etrangement érotique, aussi. Il ouvre sa braguette et son sexe apparaît, long, dur, quelques gouttes de sperme sur le gland. Je passe ma langue sur mes lèvres.

 

-          Prends ma verge dans ta bouche… j’aimerais sentir tes lèvres autour… Tu as une bouche qui est faite pour le plaisir, tous les plaisirs…

 

J’ouvre la bouche et il introduit sa verge dans ma bouche. J’ouvre autant que je peux, c’est si grand… Il va et vient doucement et je m’adapte à sa taille, au mouvement. Il me regarde fixement, un demi-sourire aux lèvres. Je ne sais pas s’il prend du plaisir, il a tant d’autocontrôle… Il retire le fourreau de chair de mes lèvres.

 

-          Lèche le gland doucement, comme si c’était un cornet de glace… Oui…

 

Je le lèche consciencieusement. Je le mordille un peu, il pousse un gémissement. Ses yeux me quittent un instant, mais il se reprend et m’incite à le lécher plus fort, plus vite. Je le fais. Mon sexe s’excite. Il retire sa verge de ma bouche. Il me relève en me tenant les coudes.

 

-          Allons au lit…

 

Il me pousse vers le grand lit.

 

-          Mets-toi sur tes mains et tes genoux… Je veux te voir…

 

J’hésite. Mes fesses sont plutôt charnues et je n’aime pas trop la position. Il me pousse en avant doucement, mais fermement et me place comme il le désire.

 

-          Tu as vu comme je suis dur… Tu es magnifique… Tu connais encore le mot de sécurité ?

-          Oui.

-          Alors ?

-          Inouï…

-          Bien. Je te promets que tu auras du plaisir. Maintenant, je vais te punir… Tu n’as pas été très docile…

 

Je veux me redresser. Ah non, pas ça ! Il me maintient en place, mais se mets devant mon visage pour que je le vois bien.

 

-          Tu m’as fait confiance jusqu’ici… Je veux te donner du plaisir, toutes sortes de plaisirs et celui-ci te plaira… Quelques claques sur tes fesses pour freiner la montée de la jouissance… Tu me fais confiance ?

 

Je regarde son regard si clair. Je le sens honnête et il a fait ce qu’il a dit jusqu’à présent, mais… Un demi-siècle à être conforme aux règles, à toutes les règles… Pourquoi pas à celle-ci ?

 

-          Oui, mais… je ne veux pas avoir mal, ni souffrir…

-          Ni moi, je peux te l’assurer… Ce ne seront que cinq claques… si c’est trop dur…

-          Inouï…

-          Oui… tu commences à comprendre…

 

Il sourit, puis me donne un baiser violent sur les lèvres, gifle un peu mes seins et pince mes tétons avec persistance. Je pousse un petit cri surpris. La surprise est plus grande quand je sens le plaisir fondre sur moi. Il se place derrière moi. Je réprime le désir de me trémousser. Il passe une main sur une fesse en une lente caresse, puis sur l’autre. Il me donne une claque. Je tressaille. Ca chauffe un peu, mais sa main calme le picotement avant de m’assener une autre claque. Il alterne caresse et claque, d’une fesse à l’autre. Je gémis, sentant mon cul chaud et vibrant, mais aussi mon sexe trempé. Il pousse deux doigts dans mon vagin et les branle. Son pouce glisse sur mon clitoris. Il me donne une autre claque, les doigts dans mon sexe, le pouce allant et venant, puis encore une autre claque. Je ne sais plus ou j’en suis. L’orgasme est imminent, je cambre les hanches. Il me tient par une hanche, m’empêchant de bouger alors qu’il continue à pomper ses doigts en moi. Il retire les doigts et me donne plusieurs claques d’affilées. Sa main qui soutient ma hanche quitte l’emplacement pour pénétrer mon sexe de plus en plus humide et excité. Il tapote du bout des doigts mon clitoris et je pousse un cri qui se termine par un long gémissement. Quelques claques pleuvent encore, mais je ne le sens pas, concentrée sur la montée de ma propre jouissance. Il retire les doigts. Je le sens bouger derrière moi. J’ai peine à respirer.

 

-          Reste comme cela… Notre petit en-cas est arrivé…

 

J’entends à peine ce qu’il me dit. Je suis confusément à l’ouïe ses pas. J’entends une porte s’ouvrir, mais je suis trop préoccupée par l’orgasme qui est là, tout proche. Il revient vers moi. Tout à coup, il y a un autre homme. Je sursaute violemment. Je veux me redresser pour… il me tient fermement et doucement, m’empêchant de bouger, tout en me caressant et en embrassant mon corps de-ci, de là… le plaisir m’inonde plus encore… il me souffle doucement à l’oreille en me maintenant dans la position.

 

-          C’est Daniel, il vient nous apporter de quoi manger pour plus tard… Chut… ne bouge pas…

-          Un petit souci d’obéissance, mon ami...

-          Comme tu peux voir, Daniel…

-          Magnifique…

 

Je sens mon tourmenteur s’écarter. Daniel se place près de moi et me regarde en me souriant gentiment.

 

-          Bonsoir… Tu es splendide… si humide et si excitée…

 

Je rougis violemment. Il est jeune. Trente ans ou moins et si blond. Il a un corps mince de ce que j’ai pu entrevoir et des yeux noisette superbes, si doux. Contrairement à… celui qui n’a pas donné son nom, mais qui m’a fait sentir des choses… Bon sang ! Ce n’est pas possible, mais…

 

-          Tu es très bandante…

 

Il se relève et me montre sa braguette. Il est en érection. Je déglutis.

 

-          J’aimerais avoir du plaisir avec toi…

 

L’autre homme se place près de lui.

 

-          Tu serais prête à tenter l’aventure, cara ?

-          Je… je ne sais pas… je n’ai jamais…

-          Tu es mouillée, excitée… Me laisseras-tu te donner encore plus de plaisir ? En donneras-tu à mon ami, ici présent ?

 

Je voudrais me redresser, mais je ne le fais pas. Le regard clair et le regard foncé me regardent avec douceur et patience, à l’attente de ma décision. J’hoche la tête rapidement, puis je me rappelle… des mots, il faut dire des mots…

 

-          D’accord…

-          Merci. Tu peux me faire confiance, ma jolie, je suis sain de corps et d’esprit.

 

Je souris. Daniel m’embrasse lentement et doucement. J’entrouvre les lèvres. Il a le goût de menthe, une haleine fraîche, excitante. L’autre homme se place derrière moi. Je le sens me caresser partout, les hanches, le dos, les fesses qui fourmillent en mille picotements, les seins lourds et sensibles, les tétons durcis qu’il presse, triture, tapote, pince. Il glisse ses doigts, me branle. Je gémis. Daniel se redresse. Il baisse son pantalon. Il a une verge aussi longue que celle de l’autre homme. Je mouille mes lèvres. Je le regarde. Il me sourit chaudement. J’ouvre la bouche et il introduit sa verge. Je le happe, je le suce longuement. Les doigts de l’autre homme torturent mon vagin. Je sens que l’orgasme est là et que je ne pourrais pas le retenir encore. Je suce plus fort, sauvage, débridée. Je veux ma délivrance.

 

-          Viens, maintenant, jouis pour moi… tu es si magnifique, cara…

 

Je pousse un gémissement en continuant à pomper le sexe de Daniel qui me soutient le visage et la tête afin de ne pas me faire mal. Les spasmes se suivent douloureusement. Mes hanches se balancent malgré moi sous les assauts du plaisir. Je sens une verge entrer dans mon vagin palpitant et un deuxième orgasme me lance dans une jouissance sans nom. Daniel se retire de ma bouche. Il tient un grand mouchoir et je le vois retenir en lui les jets de sperme. Il a le corps cambré en arrière et je le trouve splendide ainsi. L’autre homme gémit et je sens les secousses de sa verge enroulée dans un préservatif se propulser dans mon vagin surexcité. L’homme souffle péniblement, moi aussi. Daniel s’assoit. Il m’embrasse sur les lèvres avec douceur. Le baiser se prolonge, calmant la surdose de plaisirs. Je sens le corps de l’autre homme se séparer du mien. Lentement, il me fait glisser sur le lit et y place chacun de mes membres fourbus afin que je sois le mieux possible. Daniel a suivi le mouvement. Il rompt le baiser.

 

-          Tu as une bouche qui est de l’ambroisie…

 

Je lui souris. Il est si jeune… et si charmant… Il se relève. Reprend son pantalon. Il est torse nu. Je ne l’avais pas remarqué. L’autre homme est sorti. Il revient muni d’une petite cuvette et d’un gant. Daniel m’embrasse encore, me caresse les cheveux.

 

-          Ce fut un réel plaisir… j’espère que tu aimeras ce que je vous ai apporté…

 

Il s’est rhabillé en un temps record. Il me sourit encore, puis j’entends la porte se refermer. Bon sang ! Le démon de midi comporte un état de folie galopante ?

 

-          Tourne-toi… Je vais te rafraîchir…

 

Il m’aide à me retourner. Il est beau. Une petite quarantaine bien conservée. Sa peau est belle aussi et les muscles bien définis, mais sans excès. Il me passe le gant parfumé partout. C’est tiède et bon. Je souris vaguement, trop étourdie, le corps encore palpitant. Il me sourit. Je me sens dériver lentement, mais sûrement… je me sens si bien, si apaisée… depuis si longtemps… c’est si bon…

 

 

 

 

2.

 

                Je me réveille, l’esprit confus. Je ne me repère pas tout de suite. Je reste immobile et j’attends de comprendre où je suis. Je devrais me souvenir de… Soudain, tout me reviens en force ! L’homme et Daniel. Je rougis. Je sens une chaleur m’embraser toute. Je referme les yeux. Une certaine clarté filtre depuis les interstices des rideaux fermés, sur les côtés et au centre entre les deux rideaux. Je ne sais pas qu’elle heure il est, mais il doit être tôt. Un peu plus tard que l’aube ? Sans doute. Je relève les draps et je me vois nue. L’homme m’a mise au lit, littéralement et est parti, manifestement. Dois-je m’en réjouir ? Comment ai-je pu ? Je serre les paupières très fort, ne voulant pas me remémorer toute cette étrange nuit. Comment ai-je pu ?

                Je rejette les draps et sors du lit. Il est temps de partir. J’avais dans l’idée de visiter la ville et de partir ensuite. Cà, c’était avant l’épisode de cette nuit. Je dois partir, vite. Je vais vers la salle de bain, quand quelque chose attire un coin de mon regard. Une couleur rouge. Je me tourne vers elle. Il y a sur la table de nuit une fleur, un œillet rouge. Je m’approche lentement d’elle. Délicatement je la prends, la hume. Elle a cette discrète senteur. La couleur est vive et profonde, les pétales sont de la soie fraîche. Quel merveilleux détail… Je la prends avec moi dans la salle de bain. Et là, surprise ! Un autre œillet, mais jaune, cette fois-ci. Je fais les mêmes gestes, un peu émue, un peu confondue. Des fleurs, mais pas de prénom ? Etrange, captivant, désorientant…

                Je passe un quart d’heure à effacer lentement toute trace de cette excitante aventure. Avec chaque jet d’eau partant dans les canalisations, je sens se raffermir ce que je suis : une femme d’un demi siècle qui ne peut pas avoir ce genre d’histoire ! Et pourtant… En prenant l’essuie pour me sécher, je trouve un autre œillet, blanc celui-ci et je sens ma gorge se serrer. Bon sang ! Il sait y faire, pas de doute…

                Une demi-heure plus tard, j’ai tout empaqueté, y compris moi-même dans mes habits habituels, commodes et passe-partout. Je quitte la chambre. Un dernier regard sur le lit, sur cette pièce où je suis restée quatre jours et trois nuits. Un pincement quelque part dans mon corps, un soupir étouffé, un désir réprimé… Un fantasme qui se réalise… Basta ! C’est assez…

                Deux heures plus tard, je suis dans le train, retour à la capitale de l’Europe. D’accord ! Il se peut que ce ne soit qu’un rêve… Voilà… Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un rêve qui a eu la texture d’une incarnation fantasmagorique. Maintenant, retour au bercail et à la réalité. Dommage ou…

 

                Denise est venue me rendre visite. Elle est une amie très chère, ma meilleure amie, quoique cela reste très mesquin comme terme par rapport à ce qu’elle représente pour moi. Une sœur, peut-être, serait plus adéquate comme dénomination, mais j’ai déjà une sœur et je n’aimerais pas en avoir une autre comme elle. Alors… Disons que Denise, c’est Denise !

 

-          Alors… C’était bien le stage ?

-          Pas mal… Comme d’hab… Beaucoup de théorie, de pratique servant à fixer la théorie, d’heures creuses et de moments agréables… Si je pouvais les éviter, je le ferai… J’ai toujours l’impression de me répéter lorsque j’y suis et c’est barbant !

-          J’imagine bien ! J’ai un peu la même sensation… Mais… ma petite surprise t’a plu ?

 

Je reste un instant estomaquée. Que dois-je dire ? Je n’ai jamais imaginé que Denise joue dans ce genre de… d’histoire ! Et puis-je décemment lui parler de cela sans me faire honte ? Non ! Définitivement non !

 

-          Pas mal.

-          Je le savais ! C’est le genre de chose que toute femme a besoin à un moment ou à un autre et celle qui me la recommandé est vraiment de toute confiance !

 

Bon sang ! Il y a donc tout un réseau de femmes qui… Bon sang ! Je me sens… Oh non ! Comment ai-je pu ?

 

-          Je t’ai raconté qu’on a vu Robert avec sa jeunette pas plus tard qu’une semaine ?

-          Non…

 

Je prends avec soulagement ce changement de sujet. Même s’il s’agit de parler de mon ex-mari ! Le sagouin ! J’aurais dû m’en douter, lorsqu’elle a insisté pour venir me voir. Je la connais assez bien et elle adore les cancans. Ceci dit… Elle sait aussi taire ce qu’elle sait, surtout si cela doit faire du tort aux gens qui lui importent et même, quelquefois à ceux qui lui importe beaucoup moins, voire pas du tout !

 

-          Oui. On aurait dit une moule et son rocher. Excuses-moi de te le dire comme cela, mais je l’ai toujours trouvé très répugnant, limite libidineux. Je n’ai jamais compris ce que tu lui trouvais…

-          Je commence à me le demander aussi…

-          Et quand je l’ai vu avec cette gamine… Puag ! Tu es mieux sans lui, crois-moi ! Il a quelque chose de suintant et cet air qu’il se donne, comme s’il était un cadeau des Dieux !  Je suis vraiment désolée qu’il t’ait fait si mal et durant si longtemps… Finalement, on devrait donner un cadeau à cette fille pour l’avoir détourner «  du droit chemin » marital !

 

J’éclate de rire. Un cadeau ? Peut-être, quoique l’idée soit vraiment horrible ! Mais, rétrospectivement, je suis heureuse que Robert soit vraiment de l’histoire passée. Et cette nuit où…

Non ! Je ne dois pas y penser, surtout pas… Denise me parle encore. Je l’écoute un peu, pas trop. Je lui ressers du thé. C’est une accro au thé. Elle me quitte une demi-heure plus tard. On se fixe un rendez-vous pour un petit brunch. Elle a un travail prenant qu’elle adore, un ami qui l’adore avec dévotion, une vie bien remplie, mais jamais assez pour ne pas me rencontrer. Et elle a prouvé que je pouvais compter sur elle, surtout après la lâcheté de Robert. Mais ça, c’est une autre histoire. Je commence à sentir que cela fait partie d’un passé lointain et c’est étrange. Tant de temps à me sentir déstructurée par ce naufrage qu’a été la fin d’un mariage que je pensais « à vie jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Maintenant, c’est vraiment fini et je me sens… libérée. Non, mieux que cela, libre.

Les jours passent et j’ai repris une routine, la mienne. Je l’apprécie toujours, elle a été une ancre, un port, un appui durant trois ans, mais je sens que cela n’est plus le cas. Il y a en moi un appel, un souhait, une attente et je ne sais que faire pour l’atteindre. La boîte de Pandore ?  Attendre ? Oui. Mais quoi ? Ou qui ? C’est cela le drame, mes rêves ou cauchemars sont assez explicites et mon corps n’est pas en reste. Mais, fini c’est fini, non ?

                Mon poste au boulot est vraiment intéressant et prenant. Je suis une sorte de superviseuse dans le service du personnel. Je recrute au sein de l’entreprise, quelquefois au-dehors, je passe des entrevues, vois des chefs de service. Je chapeaute une série de choses de part mon ancienneté, autant que par mes qualifications. Cela m’a permis d’avoir une autre image de moi-même que celle d’une femme vieillissante, sans attrait et sans intérêt. Je me sens valorisée et le salaire est à l’avenant, ce qui n’est pas négligeable. Un mois est déjà passé depuis le stage et j’ai l’esprit engourdi. Il faudrait un changement, mais lequel et pour aller où et y faire quoi ?

                Le week-end est là. Je n’ai rien prévu. Le temps est au mauvais fixe, une habitude climatique chronique propre au pays. Qu’importe ! Pour ce que je compte faire… J’ai mis une sorte de jogging doux et commode et j’ai décidé de ne rien faire ou presque rien. Un programme de tout repos… Les meubles me font de l’œil ; ils espèrent que je vais leur passer un coup de torchon dessus. Ils peuvent attendre. Le bon côté de la poussière, c’est qu’elle est patiente et attend toujours que nous soyons disponible pour la faire partir. Je m’enfonce dans mon fauteuil, je m’entoure avec un bon plaid et je ramène mes jambes près de moi, dans un geste des milliers de fois répétés. Je l’ai toujours fait et il semble que mes muscles soient habitués à ce mouvement. Je prends la télécommande et je zappe vélocement. J’ai eu pas mal de temps après le lâchage de mon ex-mari pour jouer avec dextérité de la télécommande. J’ai toujours un œil sur ce qui se passe dans la petite boîte magique. Aujourd’hui, j’ai un peu plus de mal. Tant de chaînes et de programmes et en multi-langues encore bien… C’est sans doute là que le côté Europe fonctionne le mieux, dans cette multiplicité de chaînes et de cultures.

                Je m’attarde ici, sur un bout de film, un bout d’acteur, un bout de documentaire animalier, anthropologique, archéologique, sociétal, économique, de divertissement, d’interviews, de politiques régurgitées, de courants boursiers, de chaînes climatiques, de…  Je finis par arrêter le saute-programmes endiablés et décide de voir ce que j’ai digitalement enregistré. Pas mal de choses qui toutes m’ont parues importantes au moment de l’enregistrement, mais pas maintenant. Je passe au DVD… Oui ! Ca, çà me plaît plus. « La Reine des damnées ». J’ai flashé pour ce film… J’aime ce côté un peu kitch, un peu… La sonnette pousse son petit bruit aigrelet, en bout de souffle audible et je sursaute. Comme toujours ! Je peux faire la morte, bien sûr, mais… Un demi siècle ou presque d’éducation, et de la bonne, fait que je ne peux pas faire comme si. Bon sang ! C’est pathétique !

                Je me traîne vers la porte sur mes chaussons trop grands, mais si confortable et la forme en petits lapins soyeux me plaît encore plus. Ridicule, mais j’assume ! J’ouvre la porte et… Il est là ! Lui… je veux dire… Non ! Non ! Ce n’est pas possible. Il a un blouson un peu défraîchi en cuir, un jean délavé, un pull over simple et des boots. Un costume passe-partout, mais sur lui… Wep ! Je suis perdue… Quelle poisse !

 

-          Bonjour…

 

Je dois le regarder d’un drôle d’air, car il fait un petit pas en avant comme s’il désirait me venir en aide. Je fais un pas en arrière et manque glisser. Je me remets d’aplomb, il a levé une main secourable. Je le regarde alors et il retire la main. Bien pour lui !

 

-          Je… Puis-je entrer ?

Je le regarde encore. Puis-je le laisser entrer ? Non, bien sûr !

 

-          Oui… Oui… Entrez…

 

Je fais deux autres pas en arrière sans le quitter des yeux, il avance lentement, avec circonspection. La prudence est mère de toutes les circonstances à vivre.

 

 

 

 

3.

                Je le fais entrer dans le salon. Mon sens de l’ordre fait que je puisse toujours y introduire quelqu’un à n’importe quel moment. C’est disons quelque chose d’acquis de mon enfance, avoir un intérieur toujours irréprochable.  Le tout à l’avenant… Des principes, on pourrait le dire ainsi.

 

-          Asseyez-vous…

 

Le film continue à tourner. Il en est au moment où la reine entre dans le bar et se mets à onduler en appelant ses « enfants ». Une scène brûlante et si sexy… Il regarde l’écran et sourit.

 

-          La reine des damnés…

-          Oui… Tu connais ?

-          J’aime ce genre de cinéma et d’histoire…

-          Ah ! Moi aussi… enfin  surtout depuis que j’ai vu ce film…

 

J’hésite à éteindre, mais… recevoir un invité avec la télé allumée… Je ne crois pas, définitivement pas ! Doucement, j’éteins les appareils et le silence nous englobe. Oh, misère ! C’est pire que tout. L’homme regarde autour de lui avec curiosité, puis reporte son regard sur moi. Je remue, mal-à-l’aise sur le siège. Je pousse le haut vers le bas et je repousse le bas un peu plus bas avant de voir s’effacer subrepticement un petit sourire. J’occulte mes pieds sous le siège. J’ai envie de ramener mes jambes sous moi, mais… Cela ne se fait pas, si ?

 

-          Je… Tu… Vous désirez quelque chose à boire ? Un café ? Un thé ? Autre chose ?

 

Merde ! J’ai pas proposé « autre chose » ? Siiii ! Et merde !

 

-          Un café serait parfait…

-          D’accord… je reviens…

 

Je me lève prestement et file sans demander mon reste ! Merde et merdre et merde ! J’entre dans ma belle cuisine lumineuse et je regarde partout. Où sont donc le café, les tasses, le sucre, le lait, les biscuits ? Merde, merde, merde ! Je tourne comme un derviche saoul… Bien ma veine !

 

-          Et avec tout çà, je ne sais même pas encore comment il s’appelle…

-          Antoni… Antoni Thomas…

 

Je sursaute violemment en me détournant et le sucrier « des invités » manque tomber. Un si vieux machin, une antiquité, ce serait vraiment dommage ! On s’attache à certaines choses, n’est-ce pas !

 

-          Oh… Tu… Vous m’avez fait peur…

-          Désolé… je voulais préciser que je l’aime assez léger, s’il n’y a pas de déca…

-          Ah oui… d’accord… je n’ai pas de déca… d’accord…

-          Et… tu, c’est bien…

-          Comment ?

-          Tu… pas vous… si je peux aussi te tutoyer…

-          Oh ben… je suppose que oui… oui… enfin, oui…

-          D’accord ! Je t’attends au salon…

-          Oui… j’arrive…

 

Il sort après un dernier regard. Et merde, merde, merde !

 

                Le plateau est sur la petite table. J’ai mis un assortiment de biscuits, de choses et d’autres. En le regardant de plus près, je me dis que j’ai fait vraiment n’importe quoi, mais je me sens tout et surtout n’importe quoi aussi ! CQFD, alors ! Il prend sa tasse avec élégance. Il semble s’être promené dans la pièce. J’ai pas mal de cadres photos. Les enfants surtout… Et la famille… J’aime cela…

 

-          Il est bon…

 

Il dépose la tasse et prend un biscuit. Il le mâche en ne laissant tomber aucune miette. Il est vraiment parfait ! Comment peut-il faire une chose pareille ? Il s’essuie lentement les mains avec une petite serviette.

 

-          Je… suppose que tu es surprise de me voir…

-          Oh non ! Je t’attendais, c’est clair !

 

Je regarde mes frusques et il éclate de rire. Je le rejoins dans l’hilarité. La glace est rompue ! Je n’ai pas pu m’empêcher d’ironiser. Cela fait du bien et me détend. Un peu, si peu…

 

-          Merci…

-          De quoi ?

-          D’être toi, d’abord et de le prendre comme cela… Si je te suis franc, je ne savais pas trop comment tu allais m’accueillir et j’appréhendais.

-          Pourquoi ?

-          Et bien… le quiproquo…

-          Quel quiproquo ?

 

Antoni me regarde fixement, avec une attention toute particulière.

 

-          Je crois qu’il serait préférable que je t’explique tout depuis le début…

-          Oui… d’accord…

 

Je ne résiste plus et comme la glace est rompue… je laisse glisser mes chaussons et placent avec bonheur mes jambes sous moi. Voilà ! Nettement mieux !

 

-          J’ai un ami qui a une amie… celle-ci n’allait pas très bien… un divorce assez crapuleux après un mariage assez violent, d’après le peu qu’il m’a dit… Bref ! Elle a pris une cuite et a parlé de certains fantasmes… Mon ami l’aime comme un ami et un peu plus, je suppose… quoique cela ne soit qu’une conjecture personnelle... il a réfléchi comment il pourrait lui faire une surprise avec ce phantasme…

-          Mais… Un phantasme est mieux à l’état de phantasme, non ? Du moins, c’est ce que l’on dit toujours…

-          Oui, mais sobre, elle a décidé que puisque c’était ainsi, elle allait le vivre, même si c’était une bêtise et qu’elle se repentirait de l’avoir réalisé. Mon ami s’est inquiété et à juste titre,  puisque son amie est très déterminée et ne se détient jamais lorsqu’elle prend une décision. Une admirable qualité et un terrible défaut, selon les circonstances. Je connais mon ami depuis l’adolescence et on a gardé le contact. On se voit régulièrement. Il m’a parlé du fantasme et on s’est arrangé avec Daniel…

-          Daniel !

 

J’ai crié le nom ! Bon sang !

 

-          Oui… C’est le propriétaire de ces chaînes d’hôtels… et aussi un ami d’enfance, un frère pour moi et moi pour lui… Il est aussi ami de mon ami, mais pas autant… Nous avons alors concocté ce plan et mon ami a convaincu son ami de le réaliser dans cet hôtel, cette nuit-là ! Je ne peux pas te dire ce qui s’est passé, mais il y a eu confusion des suites et c’est toi qui a vécu le fantasme de l’amie de mon ami !

 

Je le regarde fixement !

 

-          Attends… je ne comprends pas bien… tu ne la connaissais pas ?

-          Non ! En fait, cela faisait partie du fantasme…

-          De ne pas savoir qui sont les hommes qui …

-          Oui… entre autre…

-          Ah ! C’est drôle… en fait, mon amie la plus proche, Denise a eu l’idée de m’offrir un cadeau spécial pour le dernier jour de mon séjour à l’hôtel… Lorsqu’elle m’a demandé si cela m’avait plu, j’ai dit que oui, sans insister et elle n’a pas posé de questions !

-          Ce qui t’était destiné à beaucoup plu à l’amie de mon ami…

-          A savoir ?

-          Un massage complet…

-          Thaïlandais ?

-          Non ! Quoiqu’il puisse les faire, c’est un masseur incroyable qui a de l’or dans les mains… et en fait, il l’a aidé beaucoup plus en lui retirant des années de cauchemar… je pense d’ailleurs qu’ils vont se revoir pour des séances de massages afin de l’aider à se reconstituer… mon ami est très heureux, mais c’est là que nous avons compris, Daniel et moi, voilà une semaine - mon ami est parti pour son travail à l’étranger -  que nous nous étions trompé de chambre et de personne…

-          Oh ben… heu… tant mieux… je suis heureuse que cela lui ai plu… c’est dingue comme histoire…

 

Il ouvre la bouche et la question qu’il s’apprête à me poser meurt dans sa bouche.

 

-          Comme il est le propriétaire, il a fait quelques recherches et j’ai mis une semaine à me décider… j’étais un peu… anxieux… mais j’ai pensé comme Daniel… je ne devrais pas te le dire, mais il m’a chargé de te dire que même si c’était un quiproquo, il est ravi de t’avoir rencontrer et qu’il ne regrette rien, si ce n’est de ne pouvoir te le dire de vive voix… tout cela, si tu n’es pas trop fâchée contre nous… et puis, nous avons pensé qu’il serait juste de te dire que nous sommes tous les deux sains de corps et d’esprit…

 

J’ai un petit rire. Ils ont dit cela cette fameuse nuit. J’ouvre la bouche pour lui demander si lui aussi… comme Daniel, mais la question meurt dans ma bouche, remplacée par une autre.

 

-          Tu… vous faites cela souvent ?

-          Non ! Plus jeune, j’ai expérimenté un peu ce genre de choses… je n’ai pas poursuivi... Daniel a quelquefois des histoires similaires, il est très sexuel… nous avons vécu quelques aventures ensemble, mais en règle générale, non…

-          Tu es marié, fiancé, en couple ? Et Daniel ?

-          Non, pour tous les deux. Peut-être un jour. Je ne désespère pas de trouver une compagne… Daniel aussi, mais je ne peux pas l’affirmer. Son mode de vie est très mouvant… il voyage beaucoup et cela n’est jamais très favorable à la stabilité d’un couple…

-          Je suppose…

-          Et toi ?

-          Divorcée…

-          Ah…

 

Je regarde mes mains. Je devrais lui poser d’autres questions, mais tout à coup, c’est là… l’histoire de ma vie d’épouse et si peu de femme… A croire que la « fonction »  épouse a mis au rencart la fonction « femme » et… puis-je vraiment  dire que la fonction de femme est réactivée maintenant ? Antoni me regarde gentiment et attend patiemment. Il est si beau… Bon sang !

 

-          Quand mon mari m’a quittée pour une bimbo plus jeune que sa propre fille, il m’a laissée dévastée, amère, défaite. Il m’a appelé « la bouillotte », parce que je n’avais plus de « formes » et que j’étais comme elle, pratique, mais rien de spécial… Bref ! Un ennui ambulant ! Cela ne faisait que couronner, comme je l’ai compris dernièrement, nos années de mariage où il a consciencieusement démoli ma confiance en moi et mon auto-estime. Je ne pouvais me voir qu’à travers ses yeux et ce n’était pas très joli à voir ! Denise, mon amie la plus proche, presqu’une sœur, a entamé un plan d’attaque qu’elle a appelé « antistress, anti-déprime ». Elle nous a inscrit à une salle de sport, organisé des sorties ici et là, prévus des activités… Elle disait que maintenant que j’avais dévalé la pente, je pouvais trouver un chemin bien plat n’importe où, jusqu’à trouver le temps et le désir de remonter la pente à la hauteur que je voulais ou souhaitais. Je suis sortie peu à peu de ma stupeur première, de mes inquiétudes, de mes questions sans réponses, de tout ça, mais jamais tout à fait. Nos enfants vivent leur vie loin d’ici et je les vois quand c’est possible. Il faut du temps pour vivre sa propre vie et il semble y en avoir toujours trop peu. Question d’époque, je suppose ! Je ne me voyais plus depuis si longtemps que je m’étais perdue de vue complètement et… il en a profité pour aller voir ailleurs… Aujourd’hui, je me dis que c’est tant mieux. Il n’est pas… il n’a jamais été… à la hauteur… Il a essayé de me modeler à l’image qu’il se faisait de ce que je devais être pour lui. J’ai souscrit, sans plus y songer, mais pas totalement. La preuve… il m’a laissée tomber comme une vieille « bouillotte »…

Je pousse un petit rire. Antoni se relève et me prend une main qu’il porte à ses lèvres.

-          J’aime beaucoup les vieilles bouillottes, elles sont si chaudes, si bonnes, si rassurantes, si généreuses…

Il me relève lentement, puis m’approche de son corps. Il se penche en avant, puis m’embrasse. Ses lèvres enveloppent les miens, les incitent à les ouvrir. Sa langue s’insinue dans ma bouche et nos langues dansent l’une contre l’autre, l’une avec l’autre. Un petit gémissement s’échappe de ma gorge nouée. Mon corps recherche le sien, s’y accroche, si modèle, si colle, anxieuse, désireuse, excitée. Il passe ses mains sur mon dos, sur mes hanches, mes fesses. Il me plaît. Doucement le baiser s’achève. Il me raccompagne à mon siège et prend place dans celui d’en face. Mon corps palpite encore. Il croise ses mains et les regarde.

-          Ton amie est une vraie amie et je suis très heureux que tu l’aies eu à tes côtés à ce moment-là et encore maintenant…

Je déglutis. Il est presque trop… parfait… Et moi pas ? Les complexes n’ont aucun mal à revenir nous hanter à n’importe quel moment !

-          Je n’ai pas tout à fait été franc avec toi lorsque je t’ai dit que je venais pour te rassurer…

De quoi me parle-t-il tout à coup ?  Il me sourit.

-          En fait, oui, c’était important que tu le saches, mais…

-          ET si j’avais été mariée ou en couple ?

-          C’était un risque que je devais prendre… en fait, j’espérais égoïstement que tu sois seule, sans attache sentimentale… je me serais fait passé pour un collègue ou un ami et j’aurais simplement délivré mon message… mais… je souhaitais pouvoir t’en délivrer un autre… j’aimerais vraiment te rencontrer… passer du temps avec toi et nous connaître un peu plus… sortir ici et là, si tu le désires…

 

Je le regarde effarée. Moi ? Il veut…

 

-          Tu veux vraiment qu’on ait une relation ensemble ? J’ai… je ne sais pas si tu le sais, mais j’ai un demi siècle… je ne suis plus toute jeune…

-          L’âge a-t-il donc tant d’importance ? Tu me plais et j’étais sincère cette nuit-là… j’ai vécu vraiment un excellent moment avec toi et… ce n’était pas que pour le sexe…

 

Je le regarde ébahie. Pas seulement que pour le sexe ?

 

-          Comprends-moi bien… Je serais plus qu’heureux d’avoir avec toi autant de sexe que tu voudras, mais…

-          Quand as-tu désiré plus ?

-          Quand tu m’as dit « faire l’amour », plutôt que « baiser ». Il était évident que tu ne connais pas ce type d’expérience, ni les mots qui peuvent se dire dans ce genre d’échange et tu avais l’air si… sincère, honnête… j’ai désiré à partir de ce moment-là pouvoir poursuivre une relation avec toi… ce qui me mettait en porte-à-faux avec mon ami… et quand j’ai su pour le quiproquo… j’ai eu de mal à me décider, j’avais si peur… mais…

-          … plus maintenant…

-          Oh si ! Plus que jamais… veux-tu que nous nous revoyons ?

 

Je réfléchis un peu, mais je sens plus mon cerveau comme une masse brouillonne et brumeuse qu’autre chose. Il ne peut pas répéter la question ?

 

-          Un peu plus de café… Oh…

 

J’ai posé la question ? Merde ! Je suis vraiment au nord, là !

 

-          Si c’est un oui, je veux bien, oui ?

-          Le café ou se revoir ?

-          Les deux…

-          Alors, oui… je crois… Tu fais quoi dans la vie ?

-          Dans un cabinet d’affaire. Je gère des choses financières…

-          Portefeuilles, actions…

-          Entre autres…

-          Ah, bien…

-          Et toi ?

-          Au service personnel au sein d’une grande entreprise…

-          Des entretiens, des papiers…

-          Oui, entre autres…

-          Tu habites où ?

-          Dans la commune près de celle-ci…

-          Oh, c’est fou ça…

-          Oui… j’ai vu un signe positif à cela…

-          Un peu superstitieux…

-          Non, mais ici, grandement !

 

Durant la demi heure qui suit nous parlons de choses et d’autres de manière fort civile, comme si… comme des amis ou des connaissances. Difficile de s’imaginer que… Non ! Pas de cela, Lisette ! J’ai déjà assez de mal à me retenir de… quoi ? Lui sauter dessus ? Rien dans son attitude aimable et compassée me laisse supposer qu’il verrait d’un bon œil si je lui saute dessus. De plus… A un demi-siècle révolu d’âge, serait-ce une attitude bien raisonnable ? Oui, c’est çà ! Il est grand temps que je me pose ce genre de questions, tiens !

 

-          Je vais prendre congé…

 

Il se lève et je fais de même. Il part ? J’ai l’impression d’être une ado qui voit son amoureux filer sans demander son reste. Ouh là ! C’est quoi le problème avec moi ? Un démon de midi qui se réveille subitement ? Manquait plus que cela !

 

-          Oui… je te raccompagne…

 

Je le précède, l’esprit en ébullition. Je me sens aussi en ébullition physiquement, mais ça c’est plutôt mauvais signe. Une douche froide ? Une petite séance de frotti-frotta pelvien ? Bon, masturbation ! Je ne vais pas commencer à éviter les mots… Nous sommes devant la porte d’entrée. Je vais l’ouvrir, mais une main soignée et grande se pose sur la mienne. Je reste tétanisée. Je dégluti. Bon sang ! Cet homme est un vrai lifting pour moi ! Il me tourne vers lui. Je relève la tête et je déglutis encore. Il est si… homme. Voilà, si homme ! Et moi, je me sens si… idiote ! Oh bon sang de bonsoir !

 

-          J’ai laissé mes cartes de visites sur ta table de salon…

 

Quand les a-t-il laissées et comment n’ai-je rien vu ?

 

-          Tu m’appelles quand tu te sentiras prête… je pense que… cela serait bien que tu aies l’initiative… si cela peut te rassurer…

-          Mais je n’ai pas besoin de…

-          Chuuuutttt…

 

Il pose un doigt doux et impérieux sur les lèvres pour me faire taire.

 

-          Je sais, mais je sais aussi que tu as besoin de... temps… pour réfléchir… je… j’en ai eu besoin aussi pour venir te voir et pour me faire à l’idée… sauf que l’idée générale et au-dessous de toutes les autres est que je désirais te revoir et… voir si nous pouvions nous connaître et… une relation entre nous…

 

Je veux lui dire que c’est aussi mon cas, que toutes pensées confondues, j’ai envie, je désire aussi cela, puis je pense qu’il a raison, que d’une certaine manière, je dois y penser un peu, juste parce que… on ne peux pas prendre une décision comme celle-ci sans y penser un peu avant, non ?

 

-          Je… oui… d’accord… je crois que c’est mieux comme ça…

 

Il hoche la tête. Ses yeux me regardent avec… affamé ! Il est affamé et je me sens un peu peureuse, un peu excitée, un peu provocante. Je dégluti. Tout à coup, il me recule contre le mur du couloir, puis se presse contre moi et m’embrasse à pleine bouche. Je sens un gémissement sourdre de ma gorge, mon corps lui répond aussi fortement que le sien. Nos langues se disent tout bas des tas de choses qui dépassent l’entendement. J’ai envie… je veux… oui, encore… de ça et d’autres choses… Il se recule sans le vouloir vraiment. Il laisse son front se détendre contre le mien. Son souffle est inégal et s’unit au mien, identique. Il se recule lentement, sans me quitter des yeux. Il ouvre la porte, me regarde encore, avec regrets et promesses insondables.

 

-          Appelle-moi… s’il te plaît… n’importe quand… je serai au bout de la ligne, toujours, pour toi…

 

Et il sort !

 

 

 

 

5.

 

                Le travail a repris. Une chance ! J’ai la tête dans le cul ! Je n’ai pas eu le temps de penser à autre chose qu’aux tâches à accomplir. Tant mieux ! Le dimanche a été un enfer de pensées et d’émotions contradictoires. N’est-on pas supposé savoir ce que l’on veut, arrivée à un demi-siècle d’existence ? Faut croire que non ! Même pas ado j’ai passé autant de temps à me bouffer le cervelet ! Et pour quels résultats ? Le plus drôle ou le plus pathétique, je ne suis pas heureuse d’avoir les prérogatives d’élection. Sans me l’avouer vraiment, j’aurais eu plus facile s’il m’avait mis devant un choix préétabli. Serais-je une soumise, finalement ? L’idée me semble horrible et me révulse profondément. Je l’ai suffisamment été face à mon couple et mon mariage pour le vouloir encore ! Non ! Mais pourtant… ici… j’aurais aimé qu’il prenne les devants et la décision. Par facilité, sans doute ou parce que… tout est si bizarre, rien que je n’ai vécu auparavant. Je ne peux même pas en parler avec quelqu’un, j’ai la certitude que ce quidam ne comprendrait pas. A Denise ? Sûrement pas !  D’ailleurs est-ce que je comprends moi-même ce qui se passe ? Non ! Le seul fait clairement établi.

                La pause déjeuner est en passe de finir. Je prends mon téléphone portable. Je sors le petit rectangle que m’a laissé Antoni. Je passe un doigt sur la surface glacée et d’un bleu pâle. J’y lis les mots imprimés, les chiffres, les mots qu’il a écrit d’une écriture ferme et déliée. Je compose les chiffres sur le petit clavier. Je retiens mon souffle, mon esprit est muselé, ma décision n’est pas en cause, mais mon instinct oui et il me dirige. Vers quoi ? Il doit mieux le savoir que moi, mais je lui fais confiance, depuis le temps. Je n’ai même pas peur, je suis terrifiée, nuance ! Une sonnerie, deux, trois…

 

-          Allô...

-          Je voudrais parler à Antoni Thomas, s’il vous plaît.

-          Lui-même à l’appareil…

-          Je… je suis… 

-          Sina ? Sina Chanteleur ?

-          Oui… Je… tu m’avais…

-          Quand ?

-          Ce soir ?

-          Oui. Où ?

-          Je…

-          Tu veux que je choisisse pour nous ?

-          Oui. Je ne sais pas…

-          Je sais. Et je suis tellement heureux et… soulagé…

-          Soulagé ?

-          Oui. J’ai eu peur que tu décides de ne pas me contacter…

 

Je reste silencieuse.

 

-          C’était un risque calculé…

-          Inconsciemment calculé, je te l’assure…

-          Je te crois.

-          On pourrait aller à la Brasserie T’smakelijk… tu connais ?

-          Oui. Ce n’est pas très loin de chez moi.

-          Ni de chez moi…

 

Un endroit stratégique ?

 

-          D’accord. A quelle heure ?

-          Vingt heures ? Nous pourrions manger quelque chose sur place…

-          Oui, c’est parfait…

-          Je suis… merci d’avoir appelé, Sina… à tout à l’heure…

-          Oui…

-          J’ai hâte de te voir…

-          Moi aussi…

 

Nous restons quelques secondes sans parler. Je n’entends rien, même pas son souffle. Raccrocher, sans plus. Je mime un baiser. Puéril ! Je raccroche doucement. Eh merde !

 

 

 

6.

                Je suis là en face de lui, séparé par une table si étroite que nos genoux se calent presque les uns avec les autres. Il est plus grand que moi de deux têtes à peu près. Je compte qu’il doit mesurer près d’un mètre quatre-huit ou plus. Je mesure un mètre soixante-neuf. J’ai pris un temps fou à trouver quelque chose à me mettre, sans rien trouver de concluant. J’ai attrapé une robe de mon armoire, sans regarder. Elle n’est pas tout à fait… ça ! Mais qu’importe ! Il m’a vu sous d’autres angles et un vêtement reste un vêtement. Nous avons commandé, mangé lentement, sans vraiment apprécier ce que je portais à ma bouche. Le serveur a débarrassé la table et les cafés sont arrivés. Nous parlons de choses et d’autres sans nous presser. Il ne fait pas mine de vouloir me toucher, moi je me calque à lui. C’est étrange comme je me sens à la fois bien et déroutée avec lui.

 

-          Tu veux en parler ?

 

Les derniers mots qu’il m’a dit de son anecdote sont passés à côtés de mes tympans jusqu’à ces mots-ci qui me rendent à lui ou du moins à notre rendez-vous.

 

-          De quoi ?

-          De ce qui te tracasse… de nous deux… de ce qui s’est passé…

 

Je mesure ce qu’il me propose et je ne vois pas bien ce qu’il y aurait à dire de plus. J’ai joui d’une session de sexe inespérée et… j’en redemande, mais… cela fait de moi, quoi ? Une pute, une salope, une frustrée en manque ? Et cela devrait vraiment m’inquiéter à cinquante balais quasi révolus et me faire honte ? J’ai plus de la moitié de ma vie statistiquement derrière moi et une espérance de vie de quoi… vingt-cinq ans, trente ans à tout casser ? Et je suis là à me ronger les sangs, parce que je ne sais pas comment gérer la situation ? C’est quoi comme plan, ça ?

 

-          En fait, je suis tracassée pas par nous deux ou nous trois, pas par ce qui s’est passé, mais bien par le fait que je veux des chapitres supplémentaires et que… je ne sais pas trop comment je dois gérer et considérer ce désir-là !

 

Je rougis violemment. Je ne pouvais pas être plus explicite, même si je peux l’être bien davantage. Je ne veux pas, c’est déjà assez pénible de… Il me prend la main et caresse lentement mes doigts de la pulpe de son pouce. Il ne me regarde pas, juste sa main qui va et vient. J’ai des flashs de souvenirs qui me reviennent de ces longs doigts sur moi, partout, lorsqu’il m’a passé ce linge humide avec tellement de suavité, de lascivité. J’ai chaud entre les cuisses, au creux de mon sexe et j’ai envie de passer mes doigts là avec force pour détenir le flot de mon plaisir ou le faire plus fort, plus vif, plus mouillé. Il continue à regarder nos mains unies, son pouce qui me cajole les doigts.

 

-          J’en ai autant envie que toi, mais cela nous mène où ?

-          Dans un lit, j’espère…

 

Il relève la tête et éclate de rire. Il me regarde avec une lueur de tendresse dans les yeux.

 

-          Tu me fais peur… tu ne sais rien de moi, ni de mon ami, tu n’as que ma parole pour te fier… tu n’as jamais expérimenté un sexe autre que celui qui se pratique le plus simplement dans un  couple…

-          Tu veux dire la bête à deux dos avec un minimum d’orgasme et, encore, par inadvertance ?

 

Il éclate de rire. Il en pleure même. Il s’essuie les yeux avec la serviette.

 

-          Tu vois pourquoi je veux être avec toi et que cela ne soit pas que du sexe…

-          Non, mais dis toujours…

-          Tu me fais rire et je ne pensais pas cela possible… si tu veux du sexe comme l’autre fois, je t’en donnerai…

-          Avec toutes les… options comprises ?

-          Tu parles de Daniel ?

-          Oui.

 

Il me fixe du regard.

 

-          Tu es sérieuse quand tu le dis…

-          Et plus encore, parce que je le pense… oui. Je… je n’ai jamais imaginé cela… une relation de couple, c’est déjà si complexe… quand on croît que tout va bien, on se rend compte qu’en fait rien n’allait plus et qu’on est le principal protagoniste de cette situation, mais aussi le dernier au courant, ce qui te met dans une position impossible à gérer et à vivre ! Je n’ai jamais pensé au sexe, autrement qu’en me disant un jour : «  un jour, quand j’irai mieux, j’envisagerai de reprendre une relation avec un homme » Un jour ? C’est le bon moyen de ne jamais arriver à ce supposé « jour »… puis, le quiproquo ou l’erreur ou le hasard… ou Cupidon ? s’est trompé de cible et tu es apparu dans ma vie, ainsi que Daniel. Je n’ai pas protesté, ni même remis en question ce qui s’est passé. Cela se passait, j’étais actrice et spectatrice et j’ai jouis de chaque moment. Ce n’est qu’au matin que je me suis rendue compte que… je devais partir, parce que je ne savais pas comment faire face… je n’avais pas honte, c’est juste que… je devais partir. Quelque chose m’échappait de moi-même et je devais y penser ou le laisser filer, sans plus. J’ai apprécié au-delà de tous mots l’un et l’autre, en me rendant compte que je donnerais beaucoup pour revenir à cette nuit-là et revivre ce moment…

-          Un moment passe et il ne peut se reproduire indéfiniment. Le temps passant, une relation change et nous changeons avec ou contre elle ou encore à l’écart d’elle ou en la côtoyant parallèlement.

-          Oui, mais je n’ai pas peur de l’évolution, ni de la situation ni de moi-même… je ne sais pas où je vais, mais je sais, je sens que je dois y aller, parce que c’est… là que je suis le mieux… pour le reste… Anticiper à plus ou moins courte échéance est toujours plus efficace et cela dépend du sujet… Ouh là ! Cela devient vachement sérieux là… On va vraiment se faire un petit « trépanage » sensoriel sur ce qui peux, ne peux pas ou pourrait avoir lieu ou pas ?

 

Il éclate de rire encore. Il semble que j’ai éveillé une veine comique que j’ignorais. Cela est-il si surprenant ? Il cesse de rire. Il me regarde, sérieux à nouveau, en me prenant les deux mains.

 

-          Chez moi ou chez toi ?

-          Chez moi…

-          C’est le mieux…

 

Il paie la note, malgré mes dénégations répétées. Je commence à me dire que je me suis précipitée et si oui… Dans la gueule du loup ? Mais suis-je le Chaperon Rouge ? Non. Alors, c’est parti pour nous dévorer mutuellement dans des étreintes brûlantes et trempées !

 

 

 

 

6,5.

 

                Une demi-heure plus tard, je suis dans le lit, recroquevillée sous la couette et je suis morte de honte !  Antoni vient se placer contre mon dos.

 

-          Viens là… Tournes-toi, laisse-moi te tenir dans mes bras, juste cela…

-          Je… je ne peux pas… je suis désolée, j’avais tellement envie…

-          Tournes-toi, s’il te plaît… je comprends, crois-moi, vraiment…

 

Je me tourne vers lui et le regarde en pleine face. Il est si beau, si séduisant et son visage que je vois dans la pénombre de la chambre me dit combien il ne me tient rigueur de rien.

 

-          Non, tu ne comprends pas ! Je… tu me plais tellement, j’en ai rêvé des nuits entières à nos retrouvailles et au sexe, j’ai tant désiré… j’en avais des orgasmes rien qu’en y pensant et puis là… je n’arrive pas… je sens que mon corps est prêt, mais… non, ça coince…

-          C’était trop tôt, j’aimerais qu’on se voie, qu’on se découvre autrement et cela arrivera…

-          Oui, je sais tout cela ! Et je n’ai aucun doute, mais… Tu ne comprends pas ! Tout à coup, j’ai repensé à cette nuit-là et j’ai senti que… que ce n’était pas la même chose, c’est comme s’il manquait quelque chose… quelqu’un…

 

J’ai susurré le dernier mot tout bas, baissant les yeux, essayant de m’enfouir sous l’édredon, horrifiée, humiliée par ce que je sous-entends.

 

-          Quelqu’un comme Daniel…

 

Je relève les yeux vers son visage et je le vois me sourire tendrement, avec une petite pointe d’humour, comme s’il savait déjà cela et bien avant moi, encore.

-          Tu savais…

-          Pas tout à fait, mais c’était une possibilité…

-          Et Daniel ?

-          Il l’espère… Tu es sûre ?

-          Non et de rien… Je n’ai jamais été dans une telle situation et une part de moi me dit que c’est répugnant, antinaturel et surtout pas de mon âge… Une autre me dit qu’on a qu’une vie et que si ce n’est pas maintenant, c’est jamais et que… les deux parties sont d’accord pour dire que vous êtes des personnes en qui je peux avoir confiance et cela devrait me lancer dans la pire des paranoïas, mais ce n’est pas le cas…

-          Viens là… Laisse-moi te tenir, viens…

 

Il me hale contre son grand corps chaud. Il a partiellement débandé, mais je le sens prêt à reprendre depuis le début. Il se contient, parce que je me contiens, mais c’est la seule chose que je sois capable de faire maintenant.

 

-          On ira où tu voudras, comme tu voudras et à ton rythme, je le dis sérieusement… je désire vraiment que nous soyons ensemble longtemps… c’est sans doute trop tôt, mais je pense que je suis amoureux de toi, vraiment et… je n’ai jamais dit cela avant…

-          Non ?

-          Non ! Je suis plutôt inquiet et anxieux…

-          Je… j’ai envie de rester avec toi, mais je ne peux rien te promettre…

-          Chuuuttt ! Je n’attends rien de toi, si ce n’est de pouvoir être avec toi aussi loin et longtemps que cela nous conviendra… te conviendra…

-          Et Daniel ?

-          Daniel a ce même désir et nous lui ferons une grande joie… Daniel et moi… Nous avons les mêmes désirs…

-          Vous êtes homos, aussi ? Ou bi ?

-          Oui et non. Disons que lui et moi, nous nous aimons, mais nous n’avons jamais été un couple… mais nous ne pouvons pas rester loin l’un de l’autre très longtemps… c’est difficile à expliquer et lorsque tu es apparue dans notre vie, on a tout de suite rêvé que tu voudrais de nous deux…

-          C’est… hallucinant ! J’ai… dans mes rêves, c’est vous deux, mais… je sens que toi et moi, nous sommes plus proche, mais je désire terriblement Daniel… c’est tellement confus…

-          Je sais…

 

Nous ne disons plus rien. Nos deux corps s’épousent avec tendresse et quiétude, le sommeil nous embrasse insidieusement. Le vide nous happe, bientôt habité par des songes évanescents.

 

 

 

 

7.

                Antoni nous a invité Daniel et moi chez lui pour un dîner intime. Je ne le savais pas, mais il est féru de cuisine et rien ne lui plaît autant, mais moins, que de cuisiner pour les personnes qu’il aime et apprécie. Je suis donc honorée par cette invitation. Il est parti dans la cuisine, me laissant avec Daniel dans le salon, avec une coupe de champagne, un silence en attente et l’incertitude me fouaillant les entrailles. Daniel s’est rapproché de moi dans le siège. Il retire la coupe doucement de mes doigts et la pose sur la table basse. Jusqu’à présent, nous avons fait tout ce que les invités font. Les blablas formels, les remarques judicieuses, le convenu. Maintenant, je ne sais plus. Daniel tourne mon visage vers le sien.

 

-          J’ai tellement espéré ce moment que je me sens comme un ado boutonneux…

-          J’ai de la peine à le croire…

-          Crois-le, chérie… pour moi, c’est une première aussi, comme pour Antoni. Nous n’avons jamais imaginé que cela serait possible…

-          Quoi ?

-          Nous trois.

-          Pour le sexe ?

-          Allons… tu sais qu’il y a plus, si ce n’étais que pour le sexe, je ne serais pas ici et Antoni non plus. Ni toi, d’ailleurs. Je me trompe ?

-          Non. Tu as raison, mais… je suis un peu perdue. C’est… tellement inhabituel… je n’ai jamais eu ce genre de fantasme, même dans le secret de mes nuits et… je suis ici avec vous et j’étais là aussi cette nuit-là et…

-          … tu ne sais pas comment il faut faire ? Désolé, je crains qu’il n’y ait pas de mode d’emploi et qu’on ne doive écrire nous-mêmes les pas de ces règlements d’ordre intérieur…

-          Ah ! Je n’avais pas envisagé ce côté-là. Tu suggères quoi ?

-          Déjà ceci…

 

Il m’embrasse à pleine bouche et je retrouve les mêmes sensations intactes. Nos langues joutent longuement, me faisant gémir et mouiller. Mon sexe se met à palpiter et je me surprends à me trémousser imperceptiblement dans le fauteuil, espérant apaiser ce désir brutal. Sa main pince un téton à travers la toile de la fine robe. Je veux ses doigts sur ma chair. Comme s’il entendait ma demande, il baisse la tirette de ma robe et tire sur mon soutien-gorge à balconnet. Mes seins sont lourds. Il pince les pointes en les triturant fermement et mon sexe palpite de plus belle. Il caresse les globes lourds, les tapotant, les giflant un peu, cela ne fait qu’attiser le feu. J’écarte les jambes. Le baiser ne prend pas fin et je me sens défaillir par manque de respiration. Sa main laisse mes seins et descend entre mes jambes après avoir soulever la large jupe. Il écarte sa bouche de la mienne.

 

-          Soulèves-toi… je vais retirer ta culotte…

 

J’acquiesce, les yeux fermés, concentré sur mon plaisir. Je soulève mon corps et la culotte descend sur mes jambes. J’ôte mes escarpins et repousse d’un coup de pied le fragile et délicat sous-vêtement.

 

-          Ouvre les yeux, regarde-moi…

 

Je fais ce qu’il me demande. Je le vois flou, déjà trop loin dans mon plaisir. Il me sourit et ses lèvres prennent possession des miennes. Il passe sa main sur mon sexe, ma vulve, j’écarte plus encore les jambes, anxieuse, fébrile. Je gémis. Il tapote ma vulve, introduit un doigt dans ma fente humide, titille mon clitoris, puis le frappe d’un petit coup sec. Je pousse un petit cri dans sa bouche. Il continue à torturer mon vagin sans rémission et l’orgasme arrive comme une onde brûlante. J’arque le dos, me tend vers la vague de jouissance, mes mains agrippent le fauteuil. Le baiser est toujours là entre nous. Ma tête part en avant. Trois doigts sont dans mon vagin et simule l’acte. Je veux plus et j’obtiens plus, plus fort, plus vite. L’orgasme me balaie totalement. Il ne lache pas mes lèvres, je gémis encore plus fort. Un autre orgasme arrive. Mon corps se tord, se tend, pris de fièvre. J’ouvre les yeux. Antoni est devant la petite table et nous regarde. Ses yeux brillent. L’orgasme explose et je pousse un cri. Daniel écarte sa bouche de la mienne. J’ai les yeux fermés à nouveau, le corps se relâche d’un coup. Mes seins sont gonflés, pesants, gorgés de plaisir. Mon cœur échappe à ses propres battements. Daniel me ramène contre lui, sa main toujours sur ma cuisse, ses doigts près de mon vagin qui n’en finit pas de vibrer.

 

-          Je vois que vous avez repris connaissance… j’apprécie. Je pense que vous avez besoin de reprendre des forces et ça tombe bien, le dîner est servi.

 

Daniel éclate de rire et je cache mon visage contre son épaule en poussant un long gémissement. Je rougis aussi. Un demi siècle et je me sens comme une jouvencelle ? C’est donc cela l’élixir de jouvence ? Daniel remet de l’ordre dans mes vêtements. Je l’y aide. Je jette un regard dubitatif sur la culotte échouée à nos pieds, mais Daniel la prend et la glisse dans la poche de sa veste avec un sourire espiègle. Antoni et lui échangent un sourire complice. J’évite de regarder leurs braguettes. Un zeste de pruderie ? Voilà qui est vraiment too much ! Daniel et Antoni me tendent une main et m’aident à me remettre sur mes pieds. Je me sens un peu engourdie, un peu flageolante. Daniel me passe un bras à la taille et nous allons prendre place à la table qui a été dressée avec un goût exquis et raffiné, quoique très masculin. J’aime.

 

-          Je vous sers… j’espère que vous allez aimer autant que j’ai aimé le préparer…

-          Oui.

-          Bien sûr…

 

Daniel et moi avons parlé en même temps. Nous rions et Antoni prend un visage satisfait. La soirée ne fait que commencer.

 

 

 

 

8.

 

                Le dessert sera bientôt servi alors que je sens mes cuisses baignées dans une mare de plaisir liquide. J’évite de faire allusion au sexe, mais je ne pense qu’à cela. Antoni a fait le service et à chaque fois qu’il se levait et revenait, il me frôlait, posant sa main sur mon cou, mes cheveux, parfois sur mes seins tendus.

Antoni se lève, prêt à apporter le dessert. Il s’arrête près de moi, descend la tirette de ma robe et plonge sa main dans le soutien-gorge. Ses doigts pincent mes tétons violemment et une nouvelle nappe de jouissance fébrile me fait gémir. Je serre mes cuisses essayant de retenir tout ce désir, en vain. Il lâche mes seins, mais abaisse totalement le soutien-gorge, laissant à découvert et rehaussés mes seins gorgés de passion.

 

-          Je reviens, ne bouge pas. Tu es magnifique comme cela !

 

Il pousse sa braguette contre mon épaule et j’ai senti combien sa verge était dure dans son pantalon. Je déglutis fortement. Daniel prend une gorgée de vin. Ses yeux pétillent. Il me regarde langoureusement.

 

-          Je vais glisser ma verge entre tes seins pendant que tu les serreras et je vais apprécier chaque mouvement ascendant et descendant.

 

L’orgasme s’approche de moi furieusement. J’ouvre la bouche. J’ai du mal à respirer. Daniel se lève et vient devant moi. Il prend mes seins à pleines mains et les caressent longuement, les pressent. Il tiraille mes tétons durement, envoyant une longue vibration dans mon vagin noyé. Il frappe du plat de la main les deux seins et le plaisir s’intensifie. Il s’agenouille et sa bouche vient pincer, sucer et tirailler mes tétons.

 

-          Ouvre tes jambes, relève ta jupe.

 

Il s’est rejeté un peu en arrière pour me donner plus d’espace. Je relève ma jupe précipitamment et m’ouvre complètement, brûlante. Il regarde mes cuisses humides, mon vagin totalement noyé. Il glisse un doigt dans ma vulve et écarte celle-ci jusqu’à ce qu’apparaît mon clitoris.

 

-          Tellement dur et excité. Je veux que tu jouisses, maintenant…

 

Il prend un téton dans sa bouche et le suce violemment. Son autre main frappe l’autre sein, puis je sens son index entrer fortement dans mon vagin, alors que le pouce tapote avec dextérité sur le clitoris, puis le frotte sans répit, sans pitié. L’orgasme explose enfin. Il n’arrête pas, continue ce qu’il fait et j’ai un deuxième orgasme, violent, fulgurant. Je manque tomber de ma chaise, mais Daniel me retient fermement, deux doigts dans ma fente et ses lèvres allant et venant sur mes tétons.

 

-          Magnifique ! J’aime te voir aussi excitée, si merveilleusement jouissive…

 

Il se relève. J’ai les jambes qui tremblent. Il se penche et m’embrasse à pleine bouche tout en giflant mes seins, ce qui m’excite encore plus. J’entends sa tirette descendre. Il arrête le baiser.

 

-          Suce-moi, ma belle…

-          Oh oui…

 

Je ramène sa verge plus près et ma bouche l’accueille. Il est si chaud, si doux, si merveilleusement dur et long. J’ai hâte de le sentir dans ma chatte et aussi dans mon anus. J’en ai rêvé, j’en ai mouillé, j’en ai « orgasmé ». Il me soutient la tête. Je tombe à genoux devant lui, pour avoir un meilleur angle. Mes mains cajolent ses couilles si douces et si gonflées. Sa main s’insinue dans mes cheveux et maintiens fermement mon crâne sur sa queue.

 

-          Plus fort et plus vite…

 

Je sens la montée de son stupre et je m’apprête à tout engloutir avec passion. Il éjacule et j’aspire avidement. Daniel pousse un râle de bien-être. Quelques secondes plus tard, je retire ma bouche. Il me relève et m’assois sur la chaise. Sa verge est encore semi dure.

 

-          Ce n’est qu’un début, ma chérie.

 

Il referme sa braguette et se rassoit. Je me rends compte qu’Antoni est là. Depuis combien de temps ?

 

-          Voilà le dessert. Je vois que vous avez pris de l’avance…

 

Je rougis profusément. Antoni dépose la génoise sur la table et aussi d’autres douceurs. Il se tourne vers moi. Il regarde mes seins rougis et toujours aussi excités, ma jupe retroussées haut sur mes cuisses et laissant entrevoir ma chatte. Il s’approche de moi. Il glisse un doigt sur mes tétons, puis descend jusqu’à ma jupe.

 

-          Soulève…

 

Je m’exécute.

 

-          Ecarte…

 

J’obéis.

 

-          Glisses deux doigts dans ton vagin… laisse ton clitoris à découvert…

 

Je le complais avec diligence. Il se penche, prend un téton dans la bouche et le mord doucement, puis l’autre. Il glisse un genou à terre. Il passe un doigt sur mon clitoris et le frotte lentement, savamment.

 

-          Tu sens le plaisir ?

-          Oui.

-          Ne jouis pas. Pas avant que je ne te le dise…

-          Oui…

 

Il pince le clitoris et je mords mes lèvres.

 

-          Tu veux jouir ?

-          Oui…

-          Pas encore, ma jolie… Pose tes doigts sur les tétons et triture-les…

-          Oui…

 

Je pince et triture mes tétons et le plaisir devient insoutenable.

 

-          Plus fort… bien ! Ton orgasme se construit…

-          Oui…

-          Parfait… Masturbe-toi devant nous, maintenant…

 

Je m’incline en avant pour mieux me toucher. J’écarte grandement mes cuisses pour qu’ils aient une meilleure vision.

 

-          Ne jouis pas, pas avant que je ne te le dise… Bien ! Tu es splendide… rien que de te voir comme cela, je suis sur le point d’éjaculer…

 

Ses mots manquent me faire jouir, mais je me retiens.

 

-          Continue, oui, comme cela…

 

Il s’agenouille devant moi et écarte mes mains. Il me lèche sauvagement et durement et soudain j’explose littéralement. J’ouvre un instant les yeux tant mon orgasme est puissant et Daniel est près de moi. Il me gifle les seins, me pince les tétons et mon orgasme n’en finit plus. Les vagues s’apaisent et mon vagin se calme. Antoni tient une serviette sur sa verge. Il a éjaculé. Il me regarde et me sourit, complice. Il ramène mon visage contre le sien et m’embrasse violemment. Je lui retourne le baiser sauvage. Il prend fin, remplacé par les lèvres de Daniel. Une minute plus tard, je souffle comme une vache asthmatique. Un demi-siècle, ce n’est pas de la tarte !

 

-          Je pense que nous pouvons entamer le dessert.

 

 

 

9.

L’heure qui suit se passe à déguster le divin dessert et à siroter nos cafés et nos pousses cafés. Je me sens détendue et tendue. Nous rions beaucoup et j’apprécie le moment, tous les trois débraillés dans le salon, sur l’ample fauteuil, la petite table désordonnée. Ils sont si sereins, si complices. J’aime à les regarder. Je me sens entourée, emplie, mais aussi déphasée. Antoni et Daniel rivalisent d’anecdotes diverses. Surtout Daniel. Il passe tant de temps partout qu’il a toujours quelque chose à raconter. C’est un observateur magnifique, de ceux qui savent tirer parti de ce que les circonstances placent sur sa route. Mon corps est repu, mais mes sens ne le sont pas. Des questions circulent en rond dans ma tête et je n’y comprends rien. J’ouvre la bouche, la referme. Ils boivent une gorgée de café. Je regarde mon corps semi-dénudé, si…

 

-          J’ai toujours pensé que j’étais frigide et maintenant j’ai l’impression que j’étais plus probablement une nympho réprimée !

 

Mes mots explosent dans le silence de la pièce. Je ramène mes vêtements sur moi, puis j’y renonce. Je me suis dénudée comme jamais et mes vêtements n’y sont pour rien. Daniel et Antoni me regardent fixement. Ils ne rient pas, mais semblent trouver ma réaction normale. Pas moi. Daniel a un demi-sourire gentil. Ses yeux s’attardent sur mon corps avec douceur. Il me prend la main, la retourne, suis les lignes de ma paume d’un doigt léger. Il la regarde toujours lorsqu’il souffle les mots.

 

-          Oh ! Alors tu es maintenant une nympho révélée et libérée ? J’adore ! J’en veux plus…

 

J’inspire profondément. Je ne sais plus où j’en suis.

 

-          Ne plaisante pas, Daniel ! J’ai passé une partie de ma vie de femme à fantasmer, à me croire « achevée » sexuellement, à me masturber dans la nuit profonde et à croire que jamais je ne saurais ce qu’est un orgasme partagé avec un homme. Et me voilà avec deux hommes à partager plusieurs de ceux-ci. Cela fait de moi quelle genre de femme exactement ?

 

Daniel me prend l’autre main. Il est accroupi devant moi et me regarde fixement.

 

-          Une femme épanouie et qui ne va pas tarder à être heureuse et en accord avec ce qu’elle vit. Une femme, tout simplement. Notre femme… j’espère, nous espérons…

 

Je ne vais pas pleurer. Ils sont sincères, je le sens. Putain ! Ils se placent autour de moi et m’étreignent. Ils me bercent sans un mot. Doucement, Antoni me prend dans ses bras. Daniel nous suit de près. J’ai tourné mon visage contre son épaule. Les larmes coulent silencieusement. Je sens une surface douce et ferme. Un lit. Antoni m’y place et se couche contre moi. Daniel me déshabille entièrement aidé par Antoni. Je n’ai pas de force. Je pleure comme on se vide. Une éternité plus tard ou quelques minutes et ils sont contre moi me tenant serrée. Le silence nous unit, Morphée s’en approprie pour me caler entre ses bras.

 

 

 

 

9,5.

 

                Je me sens si tendue. Inexplicablement.  J’ai appelé Daniel pour qu’il me rejoigne dans ma maison. Il a pris des congés. Nous en avons parlé le lendemain de ma crise pathétique de larmes, mais nécessaires. Depuis… je suis toujours aussi troublée. Nous avions décidés de nous connaître mieux, de passer du temps ensemble, de parler. J’étais partante, je le suis toujours. Alors ? Alors, je ne sais plus rien. Sauf que je les veux tous les deux et que j’ai besoin d’eux. Depuis une heure, nous avons conversé comme deux amis, ce que nous sommes, je le sais. La conversation est passée de triviale à intime jusqu’à du n’importe quoi, de mon fait, surtout. Le silence s’est installé et j’en suis à me fustiger mentalement. Daniel m’observe, puis doucement me hale contre lui. Sans m’avertir, il me soulève dans ses bras musclés et m’entraîne dans ma chambre. J’ouvre la bouche.

 

-          Pas un mot…

 

Il me dépose lentement sur le lit et me dévêt avec dextérité. Il me place au centre du lit. Il ôte ses vêtements sans me quitter des yeux. Il est beau, d’une manière que je ne peux expliquer, tout en muscles, mais aussi en douceur, une peau soyeuse sans trop l’être.

 

-          Le massage a des vertus reconnues et j’ai appris avec une des meilleurs dans l’un de nos complexes hôteliers…

 

Il se place à mes pieds. Je ne le vois pas très bien. Sa voix susurre et me fait courir un frisson sur toute la peau. Il me prend une jambe et place la plante de mon pied près de son épaule. Ses mains courent sur ma peau, lentement, puis avec plus de vigueur. Elles passent sur mes cuisses et ses doigts frôlent le revers de mes lèvres vaginales. Je tressaute. Je soupire. Ses mains continuent inlassablement. Lorsque je crois que ses doigts vont toucher mon sexe, il repart en arrière. Je relève la tête.

 

-          Ne bouge pas. Sens !

 

Il dépose ma jambe en équerre sur le drap. Mon souffle se précipite. Il prend l’autre jambe et répète les mêmes mouvements, s’attardant plus souvent près de mes grandes lèvres. Mon souffle devient laborieux à mesure que mes cuisses s’enflamment et que mon bas-ventre s’excite. Mon sexe devient humide, prêt à s’exciter, à jouir. Il dépose l’autre jambe sur le drap dans la même position que l’autre, sans jamais quitter ma peau des doigts. Il passe ses mains sur l’intérieur de mes cuisses, de plus en plus près de mes lèvres, en les frôlant de la paume. Il écarte ma vulve pour laisser apparaître mon clitoris. Je hausse le bassin. Il me donne une tape sèche sur le bas ventre.

 

-          Non ! Ne bouge pas. Ne jouis pas. Laisse-moi jouir de ton plaisir croissant…

 

Il passe sur mon bas-ventre s’attarde sur le mont de vénus. Ses paumes frôlent plusieurs fois mon vagin amplement exposé. Ses doigts remontent vers mes côtes, mon ventre, masse doucement, fermement en de longs va-et-vient. Ses doigts s’insinuent sous mes seins sans s’y attarder. Mes tétons deviennent durs. Il pose ses paumes sur mes globes et les masses, puis repart en arrière sur mon ventre, mes côtes, mon mont de vénus et au-dessus de mes plis vaginaux de plus en plus excités et humides. Je gémis doucement. Il remonte ses mains à mes seins et les prends pour les joindre.

 

-          Deux perles dures et précieuses….

 

Ses pouces passent sur la pointe des tétons durement. Il griffe légèrement la peau. Je bombe le torse.

 

-          Non ! Ne bouge pas. Retiens-toi…

 

Il relâche mes seins qui rebondissent sur mon torse. Je sens une première claque sur l’un de mes seins, puis sur l’autre. Ses pouces et ses majeurs prennent les tétons et les tordent d’abord doucement, ensuite plus fort. Je gémis plus fort. J’ai tellement envie, besoin. Une de ses mains quittent un téton surexcité et frappe le globe. Une poussée de jouissance serpente dans mon vagin. Je sens sa main atterrir sur mon vagin exposé. Il glisse sur la vulve plusieurs fois, puis titille mon clitoris doucement. Je tressaille. Il me donne une tape sur le bas-ventre.

 

-          Non ! Pas encore… ne jouis pas…

 

Il repasse son pouce sur le clitoris alors que son autre main triture mes tétons inlassablement. Je gémis plus fort. C’est intolérable, c’est… Un doigt s’introduit dans mon vagin, suivi d’un deuxième. Son corps me frôle à certains moments et j’aspire à le sentir tout entier sur moi, peau contre peau, sexe en sexe. Il retire ses doigts et je proteste en maugréant. Je sens une première tape sur le clitoris suivi de plusieurs sur mes seins. Deux doigts entrent en force dans mon vagin se convulsionnant légèrement. Il se baisse et passe sa langue sur mon clitoris, puis suce violemment. Son pouce et son majeur pince mes tétons sans ralentir la pression. Il se relève et passe au-dessus de moi. Sa bouche se ferme sur mes tétons l’un après l’autre, les titille de la langue, les mordille. Ses doigts fouaillent mon vagin, le pouce torture sans pitié mon clitoris. Il relève la tête et prend ma bouche. Je l’ouvre, désirant sa langue en moi, comme je désire sa verge dans mon vagin. Sa langue m’investit toute. Je bouge la mienne à la rencontre de la sienne. Il se retire.

 

-          Non ! Ne bouge pas ta langue, laisse-moi jouer avec la tienne.

 

Il m’embrasse à nouveau, m’introduit la langue dans la cavité buccale comme s’il plagiait l’acte de pénétration vaginale. Je gémis dans sa bouche. Ses doigts continuent à me pincer les tétons, à entrer et sortir de mon sexe, à tapoter mon clitoris. Je sens le plaisir s’accumuler prêt à entrer dans un orgasme. Il retire ses doigts de mon vagin. Je pousse un petit cri. Il tapote mon clitoris. Son corps me frôle, tentateur, joueur, incitateur. Il masse mon corps doucement de toute sa peau et je le sens d’une manière incroyable. Il m’embrasse le front, les joues, le nez avec tant de tendresse. Il passe un doigt sur mon clitoris, dans mon vagin, sur mes tétons. Il se joue de moi. Je hausse le corps. Il me le ramène à plat sur le drap. Il prend mes bras et les élèvent pour les placer autour de ma tête comme une corolle.

 

-          Ne jouis pas encore.

 

Il me pince les tétons en retenant mes mains l’une avec l’autre dans une poigne ferme, mais tendre à la fois. Il passe sa cuisse sur mon sexe sensible et je gémis. Il passe d’un côté à l’autre, massant mes cuisses des siennes et mon sexe aussi. Puis d’un coup sa verge s’introduit dans mon vagin. Il entre jusqu’au fond, puis se retire presque totalement. Je proteste.

 

-          Ouvre les yeux…

 

Ma vue est trouble. J’aperçois ses yeux brillants, farouches, déterminés. Il lâche mes poignets. Il me pénètre plus violemment en haussant mes hanches pour mieux m’investir. Un doigt tapote mon clitoris alors que ses lèvres se ventouse à un téton. L’orgasme explose en moi et je me sens crier sans fin. Il continue à me sucer les tétons, à me pénétrer, à claquer un doigt sur le clitoris et un autre orgasme me prend par surprise. J’ai l’impression d’être un feu d’artifices. Mon corps se soutient à peine.

 

-          Reste avec moi… je veux te voir me voir jouir…

 

Ses mots ont peu de sens pour moi. Je me sens épuisée, comblée, désarticulée et plus que jamais unie. Ses coups de boutoir m’enflamment à nouveau. Je hausse plus encore mes hanches le sentant près à jouir. Il pousse un râle et éjacule violemment dans mon vagin toujours tremblotant et en spasmes de plaisir infini. Son corps se relâche sur le mien. Je l’enserre entre mes bras tremblant. Sa tête vient se nicher contre mon cou. Je l’y love avec amour. Une porte claque en bas. Antoni vient d’arriver. Nous avons les clés de nos maisons respectives et nous avons décidés de venir chez les uns et les autres avec ou sans invitation. Le sommeil me cueille sans prévenir. Morphée peut nous prendre entre ses bras plaisants.

 

 

 

10.

 

                Je me réveille sans savoir où je suis, ni quelle heure il est. Je suis seule. L’étais-je toujours ? Non ! Daniel était là. Il n’y est plus. Je passe un peignoir en soie de Chine qui me moule tout en me caressant la chair. C’est infiniment agréable !  Je sors de la chambre, enfile l’étroit couloir, descend les escaliers. Ils sont dans la cuisine. Antoni adore cuisiner et j’adore ce qu’il prépare. Nous adorons. Daniel est un fin gourmet. J’entends leurs voix se mêler harmonieusement. Antoni a un ton plus grave qui me fait vibrer chaque fois que je l’écoute parler. Daniel a un timbre plus soyeux qui semble s’insinuer dans les chairs mêmes. Une voix érotique. Pas étonnant qu’il ait du succès dans son métier. Je suis pied nu. Je déteste les chaussures et autres « couvre-pied ». J’arrive à la pièce et les senteurs me font venir l’eau à la bouche. Tout cela ne va pas me faire maigrir. Mais le reste, si ?

 

-          Elle va bien ?

-          Oui. Tendue.

-          Pourquoi ? Que lui as-tu fait ?

-          Un massage.

-          Oh ! Je vois…

-          Moi aussi…

 

Je les observe discrètement. Ils sont si beaux, même si ce n’est pas le terme exact. J’ai l’impression d’être une nymphette, alors que… Il faut leur parler, mais… Ils sont si beaux. Je sens mes tétons durcir. Bon sang ! N’ai-je pas eu assez ? Combien dois-je avoir de sexe par jour pour être satisfaite ? Autant ne pas le savoir ! Je suis totalement désinhibée et cela me terrorise ! Je ne prête pas trop d’attention à ce qu’ils disent, mais bien à leur langage corporel. Antoni semble excité et Daniel semble l’apprécier. Je les sais amant. J’aimerais les voir… baiser. Faire l’amour ? Aussi, mais baiser d’abord, je crois que ça me provoquerais un orgasme cataclysmique !

 

-          Sais-tu de quoi elle désire nous parler ?

-          Pas vraiment, mais je m’en doute…

-          Eh ! Pas touche ! Je déteste quand tu fous tes doigts dans mes casseroles, Dan !

-          Si ce n’est que là que tu les détestes…

-          On t’a déjà dit que t’étais vraiment un obsédé sexuel ?

-          Je crois me souvenir que tu le mentionnes fréquemment. Cela te dérange ?

-          Demande-moi ça quand j’aurais enterré ma queue dans ton petit cul de petit vicieux…

 

Je retiens mon souffle. La main de Daniel passe sur les fesses moulées dans un jeans serré qui a dû voir de meilleurs jours. Il a dû rentrer chez lui pour se changer. J’aime comment il s’habille, un rien lui va ! La main disparaît devant et je l’imagine serrant le long sexe durci d’Antoni. Mon vagin palpite. Je pose ma main sur la soie et presse mon vagin. J’ai tellement envie de me caresser, mais… je déglutis.

 

-          Daaaannnn… Pas maintenant ! Pas si tu veux manger quelque chose de comestible.

-          Mm ! Tu as toujours été un trouble-fête !

-          Monsieur a parlé ! Va dresser la table plutôt, nous n’allons pas tarder à souper. Et à réveiller la Belle…

-          … qui est bien éveillée, d’après ce que je peux voir !

 

Daniel a surpris ma main quitter mon sexe et un de mes seins aux tétons totalement durcis. Antoni se retourne. Il regarde mon visage empourpré, a un fin sourire, puis parcourt mon corps avec tellement de luxure que je suis sur le point de jouir. Daniel s’approche de moi lentement. Je vois son pantalon gonflé sur le devant. Je déglutis. Il me tend la main. Je pose la mienne dans la sienne si grande et si fine. Il m’amène près d’Antoni qui ne me quitte pas des yeux. Daniel me place devant lui. Il se place derrière moi, me collant de très près. Je sens sa verge contre mon dos. J’ai besoin de jouir. Daniel passe une main sur un de mes seins et tire sur le téton. Je pousse un gémissement. Antoni sourit. Il me prend le visage et m’embrasse à pleine bouche. Une autre main tire sur l’autre téton. La ceinture de mon kimono s’ouvre. L’air tiède de la cuisine passe sur ma peau brûlante comme un baume. Les mains caressent, triturent, pincent, sucent mes tétons. Une main gifle mes seins lourds, je gémis. La main d’Antoni se pose sur ma cuisse. Le kimono disparaît, je suis nue et toute frémissante de plaisir inassouvi.

 

-          Ouvre-toi…

 

J’écarte les cuisses avec urgence. Le genou de Daniel s’insinue, me faisant le chevaucher. Il me retient contre son torse.

 

-          Ecarte encore… Bien, comme cela… tu es si belle et si mouillée…

 

Trois doigts s’insinuent dans ma fente avec violence et je convulse à l’instant. Daniel me retient, ses grandes mains massant sans relâchent mes seins, ses lèvres mordillant mon cou. Un pouce tape sur mon clitoris enflammé alors que les doigts vont et viennent sans relâchent. Un autre orgasme me fait hurler.

 

-          Oh oui ! Tu es magnifique, ma jolie ! Ta chatte est si brûlante. Je veux te pénétrer longuement…

-          Moi aussi… Tu aimerais deux belles queues en toi…

-          Oui… oui… ooohhh

 

Je me sens incohérente, un foyer incandescent. Les mains tapotent mes seins, tirent sur les tétons. La langue de Timoti fouaille ma bouche. Je gémis. Mon bassin ondule. Une verge s’insinue dans mon anus qui est humide et étiré par ma position. Daniel pousse un râle en me soutenant. Il va lentement et le plaisir s’accroît.

 

-          Tu sens sa queue, ma jolie…

-          Oui…

-          Bien ! Tu vas sentir la mienne et je vais te caresser le clitoris sans relâche…

 

Il me positionne d’une manière qui lui permet de glisser sa longue et grosse verge dans mon vagin. Je retiens mon souffle.

 

-          Détends-toi, ma chérie. Nous te tenons…

 

Antoni prend un téton dans sa bouche et le suce avec force. Il taquine mon clitoris, le frappe avec deux doigts et je m’ouvre totalement, un autre orgasme à l’orée de ma jouissance.

 

-          Pas encore, ma chérie, retiens-toi, nous voulons jouir ensemble, retiens-toi…

 

La succion sur mes tétons est tellement excitante que je ne sais pas si je vais pouvoir. Je sens Antoni sur le point de jouir. Ses doigts continuent à tapoter mon clitoris. Je vais venir, jouir, je… Deux râles s’échappent de leur bouche. Leurs semences m’emplient entièrement. Antoni m’embrasse et je pousse un cri dans sa bouche qui se mêle à ses gémissements. Je me sens m’effondrer, mais ils me retiennent contre eux. Antoni se retire de mon sexe. Daniel me prend à bras le corps et s’assoit sur une chaise en me prenant sur ses genoux. Sa queue est toujours dans mon anus, durcie. Comment fait-il ? Antoni a le pantalon ouvert. Sa verge est encore durcie.  Je tends la main et la glisse sur la longitude soyeuse. Il tressaille. Il s’approche doucement.

 

-          Suce-là moi… J’aimerais voir tes lèvres autour d’elle… Tu le veux aussi ?

-          Oui…

 

Lentement il m’aide à me pencher en avant et mes lèvres avides entourent le gland large et rougi. Des perles de semence glissent sur ma langue. Je lèche avec délectation. Ma bouche s’élargi et prend plus de la chair brûlante et tendue. Avec un mouvement assuré je fais venir ma bouche sur la tige de plsu en plus vite et de plus en plus fort. Daniel gémit et je le sens m’empaler de plus en plus fort. Timoti prend ma tête et me soutient. Il balance ses hanches, m’aidant à introduire sa                queue plus avant dans ma bouche. Nous chaloupons, Daniel sodomisant avec force mon anus, Timoti me baisant les lèvres.

 

-          Glisse un doigt sur ton clitoris, mon amour… Tapote-le, pince-le violemment, jouis pour Dan, pour moi, ma jolie…

 

Daniel glisse une main le long de mon bras et s’empare d’un téton qu’il pince et tire puissamment Je gémis autour de la verge qui va et vient avec de plus en plus de rapidité. Daniel gémit. Son orgasme est proche. Mon clitoris est si sensible que je ne tarde pas à jouir. Daniel pousse un cri. Antoni  dirige son membre dans ma bouche avec de plsu en plus d’urgence. Un moment plus tard, Daniel explose en moi, Antoni aussi et un second orgasme me propulse hors de moi. Durant quelques instants, nous restons figés, épuisés, les corps en satiété. Antoni a joui en dehors de ma bouche. Il s’accroupit et passe ses mains sur les cuisses ouvertes et sur mon sexe qui palpite encore. Daniel a sorti sa verge de mon anus. Il me soutient contre lui, les mains serrées autour de ma taille.

 

-          Tu vas bien, mon amour ?

-          Mm ! Je suis gélatineuse…

 

Il a un petit rire Daniel m’embrasse la nuque et la joue. Antoni m’embrasse à pleine bouche et je fonds contre le corps de Daniel. Antoni se relève.

 

-          Parfait ! Notre petit intermède a été judicieux. Nous pouvons passer à table !

 

Je le regarde alors qu’il a un petit sourire en coin. Sa nudité partielle est splendide et distille la luxure. Daniel se relève en me tenant contre lui. Il est si fort. Antoni m’aide à me stabiliser sur mes pieds. Je suis nue, à nouveau et si excitée et si… Je me dégage des bras de Daniel sans le regarder. Je fuis vers la sortie, j’ai besoin de… de foutre le camp !  Antoni tente de me retenir en fronçant les sourcils, perplexe.

 

-          Non, laisse-là partir, elle a besoin d’être seule…

 

Daniel sussurre les mots. Je m’en moque. Il faut juste que je parte…

 

 

 

 

11.

 

                Je ne vais pas bien loin. En fait, je m’enferme dans ma salle de bain. Et je pleure. Pas de petites larmes, mais de gros sanglots bouillonnants. Je me mets sous la douche peut-être pour ne plus voir les larmes couler ou qu’elles se confondent avec l’eau qui coule. Peu importe, cela me calme. Je me lave entièrement, les cheveux aussi machinalement. Je sors du bac, me sèche, puis me laisse tomber dans le lit, nue, encore légèrement humide sous mon peignoir de bain, un essuie entourant mes cheveux. Le sommeil m’assomme. Je ne veux plus rien savoir, même pas de moi-même. Surtout de moi-même.

                Je ne sais pas combien de temps je dors. Je me réveille en sursaut. Je n’ai même pas rêvé. Du moins, je ne crois pas. Mes oreilles essaient de capter quelque chose. Je n’entends rien de spécial. J’ai d’excellentes portes qui gardent parfaitement le son cloîtré dans les pièces. Les murs sont également de bonne qualité et épais. Je soupire profondément. Je ne vois pas grand-chose. Les rideaux sont tirés et je ne les ai pas tirés. Peu importe ! Je regarde sans rien voir mon plafond. Je dois me lever. Je n’en ai pas envie. Je me sens bizarre et confuse. Je n’ai jamais eu cette… perversion en moi. Je ne sais pas comment faire avec moi. Le démon du midi ? C’est pire que cela. Rien que de songer à eux deux je me sens fébrile et nécessiteuse de leur corps, de leur présence. Je devrais pouvoir gérer à mon âge et je me découvre aussi sotte qu’une ado mal embouchée ! Je me redresse. Mes yeux sont accoutumés à l’obscurité. Je n’ai pas besoin de lumière pour me repérer. Je prends des vêtements dans ma garde-robe. Une robe que j’aime, assez ample et commode, mais pas genre sac à patates. Elle a un certain style. Je l’enfile sans mettre de soutien. A quoi bon ? J’aime être nue et souvent lorsque je suis seule chez moi, je circule dans le plus simple appareil. C’est assez jouissif et libérateur. Pourquoi suis-je alors si honteuse de ma sexualité ? Je pourrais me dire que ce n’est pas la même chose, idée facile, mais je sais que ce n’est pas le cas. Je suis physique, même si j’ai été assez « frigide » ou du moins je l’ai pensé, durant très longtemps. Je devrais me réjouir de ressentir tant de plaisir, ce n’est pas le cas et cela m’inquiète. Je sors lentement dans le couloir. Je ne mets pas de chaussures. J’aime marcher pied nu. Je descends rapidement la volée de marches et j’entends un faible son de voix provenant de la cuisine, de loin la pièce la plus commode et agréable de la maison. Ils sont là ! Je me sens soulagée, même si j’appréhende un peu. Mon comportement a tout d’une imbécile et je ne suis pas certaine d’aimer passer pour une. De plus à un demi-siècle d’âge, c’est plutôt navrant et pathétique.

                J’arrive devant la porte de la cuisine qui est légèrement entrouverte. Les voix graves et bien timbrées d’Antoni et de Daniel me parviennent avec facilité et clarté. Devrais-je me faire annoncer plutôt que les espionner ? Pendant que je vacille dans ma décision, ils continuent à parler posément.

 

-          Nous devrions la réveiller…

-          Laisse-là encore dormir, Antoni ! Elle en a besoin.

-          Oui. Je la comprends ! Tout va sans doute trop vite, mais je ne peux pas freiner, elle est tout ce que je désire…

-          Je te comprends c’est pareil pour moi. Mais… il faut y aller mollo. Je ne veux ni la blesser ni l’humilier…

-          Ni moi ! Il faut que l’on parle…

 

J’ouvre machinalement la porte et ils se tournent vers moi. Ils sont assis autour de la grande table en noyer. Ils sirotent un verre de vin et je m’en veux tellement… Je reste tétanisée sur le pas de la porte, ne sachant trop quoi faire, quoi dire ! Si j’avais un animal de compagnie, je pourrais dévier la situation, mais… Antoni se lève doucement et me rejoins. Il me prend contre lui et m’enlace. Je résiste quelques secondes, puis me laisse aller. J’éclate en sanglots sans pouvoir l’éviter. Ça fait mal et ça fait du bien. Je sens Daniel m’enlacer par derrière et je pleure de plus belle. Ils me bercent un peu, sans rien dire, mais je me sens si unie à eux, si bien et si diablement mal !

                Nous sommes assis dans le vaste fauteuil en cuir, cadeau de mon ex-mari. Daniel me tient contre lui. Je me suis recroquevillée sur lui. Daniel me regarde tendrement et me caresse le dos de temps en temps.

 

-          Que veux-tu que nous fassions pour que tu te sentes mieux avec notre situation ?

 

Je relève la tête et regarde Daniel. Antoni fronce les sourcils comme s’il voulait comprendre le point de vue de ce dernier et où cela les mènerait. Le beau visage de Daniel est grave, mais ses yeux sont tellement doux.

 

-          Je…  Je n’ai pas réfléchi… je sais juste que… j’ai un peu de mal à gérer… Merde ! Ce n’est pas le terme, c’est juste que…

-          Tu ne te sens pas à la hauteur de nous trois ?

-          Oui. J’ai l’impression que pour deux hommes comme vous si magnifiques, je ne vais jamais pouvoir vous satisfaire, ni vous rende heureux comme vous me rendez heureux.

 

Antoni tourne mon visage vers le sien et le scrute intensément.

 

-          C’est ça ton angoisse ? Tu n’as pas encore compris que nous te voulons, que nous te désirons, que tu es celle qui nous comble…

-          Je… Oui. Maintenant. Mais… après ?

-          Après ? Tu n’as pas répondu à la question de Daniel…

 

Je regarde ce visage ciselé et si ferme, cette puissance qui semble émaner de lui, sourdre par son corps, son esprit, tout son être. Que pourrait-il faire pour que je me sente à la hauteur de nous trois ? La confusion règne dans mon cerveau. Je les regarde tour à tour. La question tourne en boucle dans mon esprit. Je sais ce qui pourrait me rassurer.

 

 

 

 

 

12.

 

                Nous sommes dans ma chambre. Je me sens bizarre, mais je sens que c’est cela dont j’ai besoin. Dans un premier temps.

 

-          Tu es certaine, ma toute belle…

-          Oui, Daniel… Vous l’avez déjà fait… je veux dire ensemble…

-          Si nous avons déjà fait l’amour ensemble, Daniel et moi ? Oui. Lorsque nous avons constaté que nous aimions partager nos conquêtes, il est devenu essentiel de savoir si nous pouvions faire l’amour sans une partenaire ou deux. Nous ne sommes pas homosexuels, si tu veux le savoir, mais nous ne sommes pas non plus réfractaires à des relations homosexuelles, même si ce n’est pas vraiment ce qui nous excite… Et puis, nous nous aimons… nous te l’avons déjà dit. Es-tu sûr, mon amour que cela pourra te rassurer pleinement ? Que Daniel et moi soyons compatibles sexuellement ne va sans doute pas te « prouver » que tu peux nous « gérer » dans notre relation…

-          Je sais, mais… je crois que cela me permettra d’alléger un peu mon inquiétude… Je ne suis plus toute jeune et…

-          … et c’est cela qui te rend si spéciale aussi à nos yeux, ce que tu considères comme âgé, n’est pour nous qu’un détail sans importance, si ce n’est qu’il te rend plus sexuelle, plus femme pour nous…

 

Je rougis violemment en voyant le regard grivois que me lance Daniel et son évident désir pour moi. Antoni a un petit rire canaille qui le rend plus sexy encore. Il se place devant moi et pousse mes cheveux en arrière.

 

-          Je crois que le mieux serait que tu sois nue et assise dans cette jolie bergère. Tu auras une meilleure vue de nous deux.

-          Oui… bien sûr…

 

Daniel se place près d’Antoni et tire sur un coin de mon sweet-shirt lache pour dénuder une épaule.

 

-          Et si tu veux t’unir à nous, tu es le bienvenu… Et si tu veux te donner du plaisir en nous voyant… n’hésite pas. Tu es la plus belle femme qu’il m’ait été donné de connaitre, plus encore lorsque tu te donnes du plaisir…

 

Je rougis plus encore. Ma peau se chauffe et la sueur imprègne chaque pore en une fine pellicule. Je sens mes seins se tendre et mes tétons durcir. Ma vulve tressaille et mes mains fourmillent du désir de me caresse, pincer, frapper, titiller toutes les zones érogènes.

 

-          Je vois que notre femme a déjà entamer la valse de la jouissance… si nous entamions la nôtre…

 

Antoni prend par le cou Daniel et l’embrasse à pleine bouche. Je me déshabille rapidement et m’assoit sur le siège profond aux larges accoudoirs. Antoni commence à dévêtir Daniel tout en le poussant vers le bord du lit. Daniel rend la pareille à Antoni. Quelques craquements m’avisent de coutures déchirées. Ils s’embrassent toujours avec une frénésie qui m’allume complètement. Ils sont nus. Leurs corps m’incendient. Je plaque ma main sur mon sexe comme pour retenir mon désir. Je le sens se ramollir et palpiter. Daniel pousse Antoni sur le lit, le pressant de se mettre à quatre pattes. Les longues et fines mains de Daniel caressent longuement les deux globes musclés et parfaits. Il lui donne quelques claques et Antoni gémit tout en écartant les jambes, le visage enterré sur le matelas au drap de coton imprimé. Je vois les bourses gonflées se balancées. Daniel prend sa verge dans la main et se masturbe durement. Quelques gouttes de semence glissent de son gland. Il les prend et mouille l’anus d’Antoni qui frémit. Il pousse ensuite deux doigts dans l’anneau de muscles. Antoni tressaille. Il relève la tête et je le vois rouge, les yeux ardents. Il grogne quelque chose. Daniel lui frappe les fesses et Antoni reprend sa position. Daniel guide son pénis vers l’anus et pénètre lentement Antoni qui tremble et gémit. Le corps mince et musclé de Daniel va et vient longuement contre celui d’Antoni. Mes doigts glissent sur ma fente, les écartant. Je trouve le clitoris et le pince violemment. Mon autre main tire sur mes tétons tout aussi violemment. Je veux jouir, mais pas avant eux. Antoni relève la tête et regarde Daniel qui le pilonne avec plus de force. Son regard glisse sur mes jambes amplement écartées et reposant sur les accoudoirs. Il sourit en voyant mes doigts tirailler mon sexe et mes seins avec frénésie. Daniel se retire.

 

-          Couches-toi sur le dos, Antoni, je veux te prendre face à face…

 

Antoni se retourne et avant de se coucher se penche en avant et suce la longue verge de Daniel. Daniel pousse un gémissement guttural.

 

-          Couches-toi, maintenant !

 

Il parle entre les dents. Antoni sourit légèrement. Il se recule jusqu’à se situer au centre du lit. Daniel le rejoint à quatre patres, sinueux, comme une panthère. Je frissonne, plus excitée que jamais. Antoni me sourit et me fait un clin d’œil. Je me sens si chaude, si désireuse de les voir ensemble… Daniel prend les longues jambes d’Antoni et les plie sur son torse, puis les écarte pleinement. Antoni soulève son bassin légèrement. Daniel se glisse et pousse sa verge dans l’anus d’Antoni d’un coup sec. Antoni râle et sa tête se penche en arrière.

 

-          Non ! Regarde-moi, Antoni… Je veux que tu me regardes !

 

Antoni ouvre les yeux et regarde Daniel. Celui-ci chaloupe lentement, retirant sa verge pour l’enfoncer avec plus de force. Il se penche en avant et ambrasse à pleine bouche Antoni qui gémit de plus belle. Les coups de boutoir se succèdent. Leur corps à corps est si puissant et si beau… Ma jouissance explose. Je tapote mon clitoris violemment. Ma main frappe mes seins durcis, puis tiraille fermement mes tétons. Un deuxième orgasme me fait presque tomber, alors que les gémissements de mes deux hommes me parviennent aux oreilles. Je regarde avidement le va-et-vient violent et chaloupé. Leurs lèvres sont toujours soudées. Daniel se détache, il regarde Antoni, ne le quitte pas des yeux une seule seconde. Antoni éjacule en poussant un cri et quelques secondes plus tard, Daniel se répand dans Antoni qui respire pesamment. Leurs corps luisent de sueur. Je déglutis fortement, le corps inassouvi. Je me redresse lourdement sur le siège. Je vais vers la salle de bain et revient avec deux essuies de main et un gant humide. Je rampe sur le lit, mes seins se balançant sous moi. Je me sens féline aussi. Daniel et Antoni me regarde ramper vers eux, fascinés. Daniel étend sa main et me prend un sein, Antoni prend l’autre. Ils tirent sur les tétons. Les essuies que je tenais sous le bras avec le gant tombent.

 

-          Tu as des seins si excitants. Je veux me branler entre eux pendant que Daniel te mangera la chatte. Ça te plairait, ma chérie ?

-          Oui. S’il vous plaît…

 

Daniel se déporte et atteint le gant et les essuies. Il revient et nettoie délicatement le torse d’Antoni qui me caresse les deux seins en tirant souvent sur mes tétons. Il les frappe aussi et l’alternance des tapes et des caresses me contractent le vagin. Daniel se nettoie aussi, ainsi que l’anus d’Antoni qui soulève obligeamment ses hanches tout en continuant ses caresses. Daniel se lève et rapporte les essuies et le gant dans la salle de bain. Il est très soigneux.

 

-          Tu es si excitées, ma toute belle ! Ne bouge pas !

 

Il grimpe sur le lit derrière moi ? Je le sens se plaquer contre moi. Il tire sur un préservatif, mais je l’arrête.

 

-          Non ! N’en mets pas… Je veux te sentir…

-          TU es sûre ?

-          Oui ! Vraiment…

 

Il me sourit avant de prendre mes lèvres fougueusement. Il me tourne à nouveau dos à lui. Je creuse mes reins pour qu’il ait accès à mon vagin trempé. Il me donne deux petites tapes qui font sursauter de désir mon clitoris. Mes cuisses tremblent un peu, désireuse de le sentir me pénétrer longuement. Il me donne plusieurs tapes sur les fesses et le haut des cuisses et mon orgasme approche.

 

-          Pas encore… ne jouis pas, ma toute belle… quand je te le dirai…

 

Il pose ses lèvres sur mes fesses lèche mes lèvres vaginales, pénètre un, deux, trois doigts dans ma fente. Mon clitoris palpite violemment. J’ai tellement envie de jouir…

 

-          Pas encore…

 

Il me frappe les fesses alternativement. Je pousse celle-ci en arrière, ouvrant plus amplement mes cuisses.

 

-          Quelle jolie invitation… comment ne pas l’honorer…

 

Le petit rire de Daniel me fait gémir. Antoni pince mes tétons, j’ouvre les yeux. Il me sourit délicatement. Il frappe les seins, les faisant ballotter, avant de pincer plus fort les tétons. Je n’en peux plus, je veux jouir, mon vagin dégouline sur mes cuisses. D’un long coup, Daniel pénètre ma chatte jusqu’à sentir ses cuisses contre les miennes. Je râle profondément. Il passe un doigt sur mon clitoris, détenant sa poussée dans mon sexe. Il claque un doigt sur la crête sensible. Je pousse un petit cri.

 

-          Maintenant… Jouis ! Bien… très bien…

 

Il pilonne mon vagin durement et j’apprécie chaque coup de boutoir alors que mon premier orgasme donne place à un second. Je gémis longuement. Antoni m’embrasse les lèvres tendrement. Il tire sur mes tétons, les tortillent. Il rompt le baiser. J’ouvre les yeux, aveugle à tout ce qui n’est pas la jouissance qui m’étreint complètement.

 

-          Regarde-moi, mon amour… tu es si belle, si foutrement sexy…

 

Je le regarde. Il caresse mon visage d’une main et de l’autre frappe et tire sur mes seins. Daniel continue ses va-et-vient frénétiques, alors qu’il tapote mon clitoris. Un deuxième orgasme me prend par surprise. Je crie. Antoni se rapproche. Il masse mes seins lourds, les tenants dans ses mains, les tiraillant doucement. Ses lèvres se posent sur mon visage tendrement. Je me retiens en plaçant ses jambes écartées autour de mes bras qui plient de plus en plus vaincus par le plaisir. Daniel a ralenti les coups de boutoir. Je le sens aller et venir profondément. L’orgasme s’éparpille. Antoni rapproche son torse et je pose mon visage dessus. Il me soutient les bras.

 

-          Ne bouge pas. Reste dans la position. Je vais te soutenir, mais je veux voir ses merveilleux seins durcis et si roses…

 

Il me pince les tétons violemment et je frémis de désir. Il recommence, alors que Daniel défonce ma chatte de plus en plus vite et fort. Le plaisir revient en force. Les mains d’Antoni caressent, tape et tire sur mes seins de plus en plus sensibles et je pousse un cri étouffé par le torse de mon amant. Daniel pousse un long cri et je le sens se répandre en moi par longues saccades. C’est si bon que je jouis à mon tour. Antoni me soutient contre lui, mes bras se sont écroulés. Il me susurre des mots indistincts, tout en caressant mes bras, mon torse, mon dos et ma tête. Ses lèvres embrassent mes cheveux emmêlés. Daniel est sorti de moi, il me tourne sur le côté doucement. Il se place contre moi en me tenant par la taille. Je me sens partir. J’ai chaud, je suis bien, je suis là où je dois être, où je désire être.

 

 

 

 

 

13.

 

                Je me  réveille d’un coup, genre bouchon de champagne qui s’éjecte de son goulot. J’ouvre les yeux, essayant de me repérer.

 

-          Ça va ?

 

Je relève la tête. Antoni a chuchoté les mots doucement. Il me regarde en souriant. Je sens Daniel me tenant toujours le bas du dos avec décision. J’ai chaud, je suis moite, je me sens formidablement bien.

 

-          Oui. Je dors depuis longtemps.

-          Deux heures à peu près.

-          Tu n’as pas dormi…

-          Non. Je vous ai regardé dormir…

-          Ah !

 

Ses yeux me disent plus que ses mots. Je regarde le lit défait, nos corps emmêlés et je fais une petite grimace. Antoni a suivi mon regard en souriant gentiment.

 

-          Décadent, non…

 

Je plisse les lèvres en lui souriant.

 

-          Comment te sens-tu ?

-          Par rapport à… nous ?

-          Oui, nous.

 

Je sens la chaleur de Daniel m’envelopper le corps, le torse d’Antoni si doux sous ma joue.

 

-          Je n’ai jamais cru que je pouvais être…  décadente. J’ai passé beaucoup de temps à me croire frigide, à ne rien valoir physiquement et… que si une femme pouvait vivre la « décadence, elle devait être forcément jeune, pas trop néanmoins et mince. Je ne suis ni l’une ni l’autre. Je sais ! C’est con, mais… Je ne crois pas non plus au démon de midi. Je n’ai pas senti cela avant de vous connaître, ni en vous connaissant…

-          Qu’est-ce que tu as senti ?

-          Que je vous voulais, je vous désirais et pire… que c’était juste, normal que je veuille être avec vous deux, que je me sente en désir de vous deux, que seulement vous voir ou savoir que vous serez là, me rend chaude, moite, bouillonnante.

-          C’est pour cela que tu es si angoissée ?

-          Oui. Si cela m’avait paru anormal ou même peccamineux, je n’aurais pas douté, mais en me sentant si bien, si juste… C’est trop pour moi. Puis je me suis dit que j’allais voir cela comme une aventure, une dans laquelle je pouvais me sentir libre de corps et d’esprit, mais sans m’engager plus. Et c’est là que j’ai eu un autre choc, j’ai compris que ce n’était pas seulement physiquement, sexuellement que je vous désirais, mais totalement, comme compagnon aussi, comme…

-          Presque mari ?

-          Oui.

-          C’est réciproque pour moi et je pense pouvoir dire avec certitude pour Daniel.

-          Mais ça aussi, cela me perturbe. Vous êtes si… vous pourriez prétendre avoir une femme autre que moi, plus jeune…

-          Chuuut…

 

Il pose un doigt sur mes lèvres.

 

-          Daniel et moi avons très vite compris que nous aimions être avec la même femme, mais jamais nous n’avons trouvé une qui était celle avec laquelle nous voulions vivre. A chaque rencontre, c’était la luxure qui parlait et si nous en profitions bien, c’était chaque fois plus frustrant. Nous avons essayé de trouver une compagne chacun de notre côté, mais cela ne marchait pas non plus. Nous étions résolus à ne plus avoir que des aventures sexuelles. Nous n’avons rien contre, mais… c’est alors que tu es apparue. Nous n’avons pas cru cela possible jusqu’à ce que nous sachions vraiment que c’était toi et nulle autre. Comprends-nous bien… Pour nous c’est également difficile de penser que tu veuilles de nous deux. Tu as eu ta part de vie maritale, même si ce n’était pas ça, tu es une femme merveilleuse et nous sommes deux hommes que l’on pourrait qualifier de séducteur.

-          J’espère bien… Mais… tu veux dire que chacun a eu les mêmes doutes, de son côté ? Tu ne dis pas ça pour me faire sentir mieux…

-          Tu te sens mieux depuis que je t’ai dit cela ?

 

Je réfléchis quelques secondes.

 

-          Non. Pas vraiment, je ne sais pas encore quoi en penser, mais cela ne me rassure pas…

-          De nous savoir amant Daniel et moi, oui ?

-          En fait… je me rends compte que j’ai plus de doutes sur moi-même, ma capacité de vous satisfaire que de vous deux. J’ai vraiment confiance en vous deux et je me sens si bien quand vous êtes là, mais…

-          … cela te perturbe et t’angoisse.

-          Oui. Mais je dois dire que vous voir m’a donné un plaisir infini. J’ai adoré vous savoir si complice, si bien dans le sexe. Je me sens plus complète comme cela…

-          C’est la même chose pour nous, ma douce.

-          Antoni a raison. Toutes les femmes n’acceptent pas que nous nous aimions et que nous puissions faire l’amour ensemble.

-          Alors c’est qu’elle ne vous aime pas.

-          Nous le pensons aussi… cela signifie que tu nous aimes ?

-          Oui.

 

Le oui est sorti d’un coup, sans doute possible. Antoni se redresse et nous nous enlaçons doucement. Une douche serait nécessaire, mais plus tard. Maintenant, je veux sentir que nous sommes tous les trois ensembles, vraiment.

 

-          Ce ne sera pas toujours simple, ni facile.

-          Est-ce le point précis à atteindre ?

-          Non.

-          Alors c’est le principal.

 

 

 

14.

 

                Je suis dans mon salon. Nous avons décidé de faire une tournante de logement. Quelques jours chez l’un, d’autres chez l’autre et cela nous convient. Pour le moment. Tous trois, avons l’âge de savoir combien les choses peuvent être éphémères et fragiles. Nous prenons des risques, mais pas vis-à-vis de nos chez soi, comme si cela pouvait nous mettre à l’abri de possibles futures désillusions et souffrances inhérentes.

                J’ai commencé à lire un roman. Jusqu’à présent, je ne suis pas certaine du résultat. J’aime, je n’aime pas… Difficile à dire. Antoni lit une revue spécialisée dans l’Astrophysique. Je ne savais pas que cela l’intéressait, c’est bien le cas. Il a toujours été fasciné par les étoiles, les astres, l’Univers et les recherches qui s’y rattachent. Ça m’a paru étrange et cela lui a paru bizarre que cela me semble étrange. J’avoue ! J’ai eu un apriori et ce ne sera jamais le seul, je le crains. Daniel est arrivé voilà un quart-d’heure. Nous allons demander un catering chinois. On a la flemme. Semaine professionnelle plutôt pénible, cela nous donne envie de tout et de rien, on a décidé de se la faire coulos. J’apprécie ces sortes de breaks. Il s’est servi une boisson tout en nous offrant une. Depuis lors il tourne en rond. Ce n’est pas vraiment inhabituel chez lui. Daniel est plutôt du genre nerveux. Il le cache bien, mais pas à nous. Du reste, quel serait l’intérêt de le faire ? Antoni a plusieurs fois suivi du regard les allées et venues de notre amant, mais comme il ne dit rien, ni ne réagit, j’imagine que c’est normal. Pourtant… Je ne sais pas ! Je ne peux pas dire que je le connais très bien, aucun des trois nous connaissons très bien, de fait. Mais il me semble que Daniel est inhabituellement agité. Cela ne le rend pas moins sexy, même si aujourd’hui, je fais l’impasse au désir. Un break, là, c’est aussi pas mal.

                Antoni relève la tête et regarde fixement Daniel. Je fais de même.

 

-          Ecoutes, vieux… accouches ! Je commence à avoir le mal de mer…

 

Je regarde Antoni qui continue à fixer du regard notre amour. Daniel hoche la tête et s’assoit près de nous, tout en fourrageant dans sa tignasse.

 

-          Je…

-          Tu as un problème, Daniel ?

-          Non ! Ne t’inquiètes pas, ma jolie. C’est juste…

 

Il se mord la joue, arrête de le faire, puis s’assoit près de moi en me prenant la main. Je la lui serre et la soutient. Elle tremble. Cela commence à sérieusement m’inquiéter.

 

-          Dis-le ! Tu sais qu’Antoni et moi, nous pouvons tout entendre, aussi si tu as un problème, tu ne dois pas hésiter…

-          Je le sais. En fait, ce n’est pas un problème. Pas encore et j’espère jamais. J’ai pris une décision et je l’ai appliqué…

 

Je déglutis. Merde ! Je le savais !

 

-          J’ai décidé de déléguer. Je ne partirai pratiquement plus hors la Belgique pour l’une ou l’autre mission comme avant. En fait, j’ai un peu changé de poste, même si je suis toujours le proprio et le principal actionnaire et quelquefois je devrais aller ici ou là pour contrôler que tout se passe bien, mais ce sera très fortuitement que je devrais le faire. Donc… je vais pouvoir rentrer plus tôt à la maison et…

 

Il regarde fixement le sol. Je cligne des yeux.

 

-          … je vais être plus souvent avec vous deux…

 

Je me dégonfle littéralement en me laissant m’avachir contre le dossier. Merde ! Il m’a fait peur le con ! Antoni ne dit rien et moi j’en suis encore incapable. Le silence s’installe et finalement Antoni prend la parole. Je serre la main de Daniel plus fort. J’ai eu tellement peur, bon sang !

 

-          Tu es sûr de toi ? Je sais combien tu aimes te déplacer et tout superviser, alors maintenant ce n’est…

-          Sûr et certain. Je le suis depuis que j’ai su que nous pouvions vivre ensemble, toi, moi et toi, ma belle. J’ai compris que je n’avais plus besoin d’aller ici et là, parce que j’avais trouvé ce que je ne savais pas que je cherchais, vous, un foyer, un endroit où je suis bien, heureux, moi-même…

 

Je me penche en avant pour regarder son visage. Il se tourne et d’un mouvement preste me juche sur ses genoux.

 

-          Eh ! Je pèse trop lourd…

-          Jamais ! Reste là, tu es bien là…

-          Oui…

-          Alors c’est parfait ! Je ne veux pas vous mettre la pression. Jusqu’à maintenant, j’étais le troisième…

-          Non ! Il n’y a pas d’ordre chiffré entre nous, il y a toi, moi, elle, mais surtout nous comme couple, trio, peu importe les termes, mais nous sommes ensemble et c’est cela qui compte, Daniel.

 

Daniel soupire. Je sens combien cela l’a tourmenté et je le comprends. Nulle décision n’est facile, ni même simple à prendre et je suis très heureuse qu’il l’ait prise.

 

-          Je t’aime, Daniel… Je sais que c’est convenu et trop tôt, mais… je veux être avec toi comme je veux être avec Antoni et si tu es bien avec ça, alors… j’y vais !

-          J’approuve ce que Sina a dit, Daniel, complètement.

 

Daniel ferme les yeux et soupire. Il a un visage si expressif. Curieusement je ressens une tendresse un peu maternelle vis-à-vis de lui, comme s’il avait besoin qu’on l’entoure, qu’on le cajole. Il presse son visage contre mes seins et le désir est à l’orée de mes sens. Cependant, je veux lui offrir ma tendresse maintenant. Je sais que plus tard… plus tard… Antoni se lève et se place devant nous deux, à genoux. Il me sourit en me voyant bercer un peu Daniel. Je sais… un peu étrange, mais… Etre branché sexe n’empêche pas d’être branché affection et tendresse, non ? Il pose sa main sur celle de Daniel qui la lui serre. Nous restons là durant plusieurs minutes. C’est à ce moment-ci que je sais. Je sais que je n’ai pas vraiment le profil de celle qui peut avoir deux amours, du sexe à tous les étages, les bonnes mensurations et encore moins le bon âge, mais je sais que c’est cela que je désire, que c’est cela que je veux vivre, que peu importe demain ou dans une minute ou jamais ou toujours, c’est là, entre nous trois. Pour le reste… Monter une marche après l’autre permet de mieux accéder aux étages et moi, j’ai bien l’intention d’y accéder en profitant de chaque marche.

 

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